Un jorn la Marineta
Me disiá d'un air coquin
Mon enfant de qu'es aquò la cochilís
Repic:
La cochilís es una bèstia
Una canilha, un parpalhòl
Chuca rasim, chuca protinha
Chuca tot
Mas jamai chuca la marrana
Que nos escana
Nous avons trouvé trace de cette chanson dans un collectage sonore réalisé dans la région de Lodève par Pierre Bec et Eliane Gauzit en 1964. Dans cette enquête aujourd'hui conservée par le COMDT (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT), le témoin, Étienne Barral interprète cette chanson qu'il a appris à Béziers alors qu'il était jeune garçon de café.
Elle a également été collectée dans la commune de Lunas (34) par les mêmes enquêteurs, auprès de Jacques Blaye (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT).
La cochylis est une chenille qui se nourrit des feuilles et fruits de la vigne. Elle se développe plus particulièrement dans les régions méditerranéennes.
Nous avons tenté d'identifier le ou les auteurs de cette chanson, mais n'avons trouvé aucune occurence pour le moment.
Suite à cette enquête, une transcription de cette chanson a été publiée dans l'ouvrage Lodeva, ciutat occitana, Lodève, cité occitane : patrimoine occitan en Lodévois, contributions groupées et harmonisées par Eliane Gauzit, Toulouse : Presses universitaires du Midi, impr. 2015.
Voici les paroles de la chanson :
L'autre jorn, la gròssa Marièta | L'autre jour la grosse Mariette |
M'espia ambe sos uèlhs coquins ; | Me regarde avec ses yeux coquins |
Me demandèt la voes doceta : |
Elle me demanda d'une voix doucette : |
« de qu'es aquò la cochilís ? ». |
« Qu'est-ce que la cochylis ? ». |
« La cochilís, li responguèri, |
« La cochylis, lui répondis-je, |
Es una bèstia, un parpalhòl, | Est une bête, un papillon |
Doas alas jaunas, doas alas brunas, |
Deux ailes jaunes, deux ailes brunes |
Las patas blancas e lo cuòl gris. |
Les pattes blanches et le cul gris |
Es una garça que s'espandís |
C'est une pie qui s'étale |
Dins nòstra vinha, chuca-rasim, |
Sur notre vigne, suce-raisin |
Chuca-brostinha, chuca sulfata, |
Suce-grapillon, suce-sulfate |
Chuca-sabor e chuca-tot. |
Suce-saveur et suce-tout. |
Mas jamai chuca la marrana |
Mais jamais elle ne suce la maladie (marasme / poisse) |
Que nos escana ». |
Qui nous étouffe ». |
La cochilís, mai d'un l'aganta |
La cochylis, plus d'un l'attrape, |
Tot en tetant un plen sadol | Tout en tétant jusqu'à plus soif |
Aquel bon vin que nos encanta |
Ce bon vin qui nous enchante |
Siague muscat o picapol. |
Qu'il soit muscat ou picpoul. |
Ieu, avant ièr tròp ne tetèri, | Moi, avant-hier, j'en tétai trop, |
Tanben prenguèri la cochilís. | Aussi je pris la cochylis. |
Lo lum dançava, lo nas brilhava, |
La lumière dansait, le nez brillait, |
La pèl susava, lo cuòl pesava, |
La peau suait, le cul pesait, |
Los uèlhs iglauçavan, lo cap virava. |
Les yeux lançaient des éclairs, la tête tournait. |
Se m'aviatz vist, trampoligèri, |
Si vous m'aviez vu, je trébuchais, |
M'espandiguèri, fasiái paissièira |
Je m'affalais, je ruisselais |
Dins lo rajòl, mes aquò rai |
Dans la raie, mais peu importe, |
Es pas un crime, siái pas lo sol, |
Ce n'est pas un crime, je ne suis pas seul, |
Sem una banda |
Nous sommes une bande |
Que teta lo jus de la trelha |
Qui tête le jus de la treille |
Dins la botelha |
Dans la bouteille |
La cochilís es la canilha |
La cochylis est la chenille |
Del malur que sus nautres plòu. |
Du malheur qui pleut sur nous. |
Es la decha que nos espía |
C'est la dèche qui nous regarde |
Quand tanben ela a pas lo sòu. |
Quand avec elle tu n'as pas le sou. |
La cochilís nos envaís, |
La cochylis nous envahit, |
Nos espotís, nos adalís. |
Nous écrase, nous anéantit, |
Jamai fugís dins la borseta. |
Jamais elle ne fuit dans la boursette. |
L'avem sovent un còp per jorn. |
Nous l'avons souvent une fois par jour. |
Sem argentats coma una pala. |
Nous sommes argentés comme une pelle. |
Los deputats l'an pas jamai, |
Les députés ne l'ont jamais ; |
Los electors l'an a molon. |
Les électeurs l'ont à foison. |
Se ieu aicí vene far l'ase |
Si moi ici je viens faire l'âne, |
Ieu siái forçat, mas un vièt d'ase |
J'y suis forcé ; mais une verge d'âne |
S'aviái d'aiçò(t), m'auriatz pro vist. |
Si j'avais ça, vous m'auriez assez vu. |
E ieu tanben, aime la vida |
Car moi aussi j'aime la vie |
La bidòrsaire e lo bon vin |
La «bistronquette» et le bon vin, |
Los escursions, las distraccions |
Les excursions, les distractions |
E los teatres e las femnetas |
Et les théâtres et les petites femmes |
E tot çò z-autres ; de tot aquò |
Et toutes les autres choses ; de tout cela |
Me'n cal brossar, adiussiatz totes, |
Je dois m'en brosser, au revoir à tous |
Ie tornarai e cantarai |
J'y reviendrai et je chanterai |
Tant que la garça de canilha |
Tant que la garce de chenille |
Tendrà l'estrilha. |
Tiendra l'étrille. |
À l’occasion des commémorations du 70e anniversaire de la mort de Jean Moulin, le CIRDOC-Mediatèca occitana, situé sur la même place que sa maison natale, avait proposé un éclairage sur un aspect méconnu de la jeunesse du grand héros de la Résistance à partir d’une sélection de documents conservés dans ses collections.
Hérité de sa famille d’origine provençale, en particulier de son père Émile-Antoine Moulin - familier de Frédéric Mistral et poète de langue d'oc - Jean Moulin demeura toute sa vie durant attaché à la Provence dont il maîtrisait la langue.
« Tous nos ancêtres immédiats provenaient d’une bande de terre de basse Provence, de part et d’autre de la Durance » Laure Moulin, sœur de Jean Moulin1
MOULIN, Laure. Jean Moulin. Paris, presses de la Cité, 1969.↑
[imatge id = 21384] Le père de Jean Moulin, Antoine-Émile Moulin (1857-1938), dit « Antonin » Moulin, est originaire de Saint-Andiol, village des Bouches-du-Rhône, tout comme sa mère, Blanche Pègue.
Antoine est le fils d’une vieille famille de tisserands républicains, Blanche est fille de paysan. Après des études de Lettres, Antoine Moulin est nommé professeur à Bédarieux puis au Collège de Béziers.
Dans le Béziers florissant des dernières années du XIXe siècle, le jeune professeur devient un membre actif des milieux républicains, dreyfusards, laïques et francs-maçons. Antonin Moulin fut à l'initiative du monument au maire Casimir Péret, déporté pour son opposition au coup d'Etat de 1851 et mort lors d'une tentative d'évasion du bagne de Cayenne.
Il est assez loin des acteurs locaux de la Renaissance d'oc, plus conservateurs, qui mènent au même moment, sur l’exemple provençal de Frédéric Mistral et du Félibrige, des actions en faveur de la langue d'oc.
Sans participer activement aux mouvements de défense et promotion de la langue d’oc à Béziers, Antonin Moulin entretient un attachement familial et intime à sa langue maternelle, l’occitan provençal de son Saint-Andiol natal. Il fréquente Frédéric Mistral à qui il rend visite à plusieurs reprises à Maillane. Mistral lui fera rencontrer Alphonse Daudet.
Les Moulin, mère et père, conservèrent toute leur vie des attaches avec Saint-Andiol où résident une grande partie de leurs familles. Les vacances, comme les grands événements de la vie familiale se déroulent tous à Saint-Andiol. Dans son livre de mémoires, Laure Moulin, sœur aînée de Jean, retranscrit ses impressions de voyage vers Saint-Andiol et évoque leur pratique de la langue familiale.
« Quand tout se passait bien, nous prenions le petit train à Barbentane et là nous entrions dans un autre monde. Nous n’entendions plus parler que le provençal, ce qui nous réjouissait, surtout nos parents dont c’était la langue maternelle. Mon frère et moi, élevés en Languedoc, si nous le comprenions très bien, nous le parlions mal. »
Jean Moulin conservera un attachement à la Provence de son enfance et de ses origines, ce dont témoigne le choix de son nom d’artiste - « Romanin » - souvenir d’une excursion familiale au célèbre château éponyme près des Baux-de-Provence et qui signifie « romarin » en langue d'oc. Jean Moulin ne cultiva pas la langue d’oc comme son père. le document le plus émouvant, puisqu'il s'agit d'un personnage si important et célèbre de l'Histoire, est le poème que compose son père à sa naissance : A moun fieu Jan / O moun Janet, moun cago-nis...
Il existe peu de documents faisant état d'une pratique de l'occitan chez Jean Moulin, elle restait occasionnelle, mais réelle. Sur des cartes de voeux apparaissent parfois des formules en langue d'oc, ou au détour de sa correspondance personnelle, quelques mentions de conversations achevées dans la langue familiale nous renseignent sur un Jean Moulin occasionnellement occitanophone.
1/ Texte du poème en provençal écrit par Antonin Moulin pour son fils Jean, âgé de trois mois. (texte extrait de Laure MOULIN, op. cit. et mis en forme pour une exposition)
2/
- Lettre d'Antoine Moulin à Roger Barthe (1911-1981), écrivain occitan et félibre biterrois, membre du parti radical comme Antonin Moulin - 17 juillet 1934
- Dédicace en occitan d'Antonin Moulin à Emile Barthe pour le féliciter de son titre de Majoral du Félibrige
(CIRDOC-Fonds Barthe)
3/ Poème-dédicade d'Antonin Moulin à Frédéric Mistral publié dans La Santo Estello, journal paru à l'occasion des fêtes félibréennes de la Sainte-Estelle à Béziers (24 et 25 mai 1902)
S’il est connu, c’est surtout pour la mystique qu’on lui attache : tour à tour chant cathare, complainte du peuple occitan face à la barbarie de la Croisade contre les Albigeois, chant de la paysannerie médiévale attachée à sa terre…
De nombreuses interprétations de ce chant existent mais les véritables études sont assez rares par rapport au grand nombre de versions du Boièr.
Eliane Gauzit et Marie-Claire Viguier ont toutes deux étudié l’ensemble des versions connues de ce chant et ont tenté de remonter à ses origines.
Le Boièr est-il vraiment le chant cathare que l’on décrit ?
La première fixation à l’écrit qui nous soit parvenue remonte à 1749 dans un manuscrit en francoprovençal (mentionné par Philibert Le Duc (1815-1884) dans Chansons et lettres patoises bressanes, bugeysiennes et dombistes…). Nous savons aussi par des témoignages que cette chanson était présente durant la Révolution Française : Auguste Fourès (1848-1891), atteste en effet que le chant était entonné au sein des sociétés républicaines du Lauragais comme appel patriotique. Il était interprété par les membres de la garde nationale mobile de l’Aude comme chant de ralliement lors de la guerre de 1870 puis en 1907 en signe de deuil à Béziers lors de la Révolte des Vignerons.
C’est à partir du XIXe siècle que l’on a d’autres attestations de ce chant dans les recueils des folkloristes français. Lo Boièr figure dans presque tous les recueils publiés à cette époque-là, attestant de sa présence sur tout le territoire français, avec un plus grand nombre d’occurrences dans les territoires occitans.
En tout, Patrice Coirault (1875-1959) - qui a élaboré un catalogue de toutes les chansons traditionnelles recueillies par les folkloristes et des sources écrites anciennes - recense des versions de ce chant réparties dans 51 recueils de chants différents.
Les folkloristes classent Lo Boièr dans les chants de travail, y voyant un appel aux bœufs, ou encore dans les chants satiriques, dépeignant la femme mal mariée au bouvier croulant sous son dur labeur.
La plupart des folkloristes ont recueilli une forme classique de ce chant, bâtie sur le modèle de l’homme qui rentre chez lui et trouve sa femme malade ou saoule, un motif littéraire qui peut rappeler une autre chanson-type : Marguerite elle est malade (ou La femme malade).
Le thème de l’enterrement à la cave qui est présent dans les deux chansons-types est un thème récurrent dans les airs bachiques, que l’on retrouve notamment dans Les Chevaliers de la Table Ronde.
La plupart des enregistrements sonores recueillis au cours du XXe siècle, nous laissent eux entendre des interprétations du Boièr avec un rythme accentué, apparenté à un chant de marche, plutôt joyeux et loin de la complainte ou du chant mystique cathare.
Pourtant, aujourd’hui, l’interprétation la plus répandue de ce chant est celle de la complainte cathare, le schéma narratif du Boièr correspondant au rituel cathare. On peut effectivement voir dans les paroles le récit d’un rituel cathare : la paysanne meurt en Endura, demande du vin pour sa tombe, pour recevoir le consolament d’un bonshommes itinérant.
C’est Napoléon Peyrat (1809-1881) qui fait le premier cette interprétation mystique dans son Histoire des Albigeois1. Ce discours est ensuite repris par Louis-Xavier de Ricard (1843-1911) et Auguste Fourès (1848-1891), qui continuent à forger la mystique cathare du chant et à en faire un symbole identitaire occitan.
Avant Napoléon Peyrat, le chant semble vu comme un simple chant de labour, qui aurait évolué avec l’intégration de couplets de chants bachiques ou de mal mariée mais aucune référence claire ni interprétation à une quelconque mystique cathare. Il semble que Napoléon Peyrat, en l’interprétant comme un tableau des malheurs de la paysannerie occitane durant la Croisade contre les Albigeois ait contribué à faire encore évoluer Lo Boièr et son retentissement dans la mémoire collective, transformant ce chant traditionnel en objet de perpétuation du mythe cathare.
Outre sa signification, et son interprétation mystique, la chanson du Boièr a déclenché de très nombreuses polémiques à propos de son refrain, et plus particulièrement la suite de voyelles A.E.I.O.U. qu’il contient. Or, cette suite de voyelles ne figure pas dans toutes les versions collectées au XIXe siècle, elles ont par contre été systématiquement intégrées dans les recueils de chants et versions écrites au XXe siècle, notamment dans les recueils de chants pour les scolaires et appris tel quel par toute une génération d’écoliers.
Cet emploi d’une suite de voyelles dans une chanson traditionnelle n’est pas une exception, on la retrouve dans de nombreux chants énumératifs sur tout le pourtour méditerranéen.
Pour autant, les théories sur la signification de ces voyelles abondent : message codé utilisé par les cathares pour avertir d’un danger, monogramme de la devise des Rois d’Aragon ou encore des Habsbourg (Austria Est Imperare Orbi Universum)... Depuis l’Antiquité on attribue à ces voyelles une portée mystique importante qui n’a cessé d’évoluer au cours des siècles et n’a pas manqué de nourrir les interprétations de cette chanson.
Certaines versions collectées contiennent en lieu et place d’ “A.E.I.O.U.” un simple appel au bœuf. Pour Marie-Claire Viguier, cette suite de voyelles peut également faire référence au briolage, technique de vocalise propre aux bouviers.
Aucun document ne nous permet de savoir depuis quand ces voyelles figurent dans le refrain de la chanson, si elles existent depuis les origines lointaines du Boièr ou si elles ont été rajoutées par la suite.
Ainsi, Lo Boièr, revendiqué aujourd’hui comme un chant de célébration de l’identité occitane appartient indéniablement au répertoire traditionnel des territoires occitans, transmis oralement depuis des générations et fixé à l’écrit dès le XVIIIe siècle. Chant de labour, chant patriotique, chant cathare, il semble avoir traversé les siècles, évoluant dans l’inconscient collectif selon les époques, événements, mouvements de pensées et inspiration, chargé de nombreuses transformations, emprunts et adaptations, permettant de multiples interprétations.
1) Peyrat Napoléon, Histoire des Albigeois : les Albigeois et l’Inquisition, T. III, Paris : Bibliothèque Internationale, 1870.
Consultable en ligne sur le site de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich : http://reader.digitale-sammlungen.de/en/fs1/object/display/bsb11006148_00392.html?contextType=scan&zoom=0.5
[Consulté le 03/08/2017]
La jornada « Numerizar, transmetre : la numerizacion del patrimòni per la transmission de las lengas de França » foguèt organizada amb lo sosten del Ministèri de la Cultura e de la Comunicacion - « Apèl a projèctes nacional patrimòni escrich », de la Region Lengadòc e Rosselhon, de Lengadòc e Rosselhon Libre e Lectura e de l’ensemble dels partenaris del portal interregional www.occitanica.eu.
1/ Les Archives de la parole
Les projets de « panthéons sonores » de personnalités célèbres voient le jour dès la fin du XIXe siècle alors que se développent les techniques d'enregistrements. En 1899, une première institution chargée de constituer des fonds d'archives sonores est créée avec les Phonogrammarchiv de l’Académie autrichienne des sciences (Österreichische Akademie der Wissenschaften)
En savoir + : voir les fonds occitans du Phonogrammarchiv de Vienne référencés dans le Répertoire du patrimoine culturel occitan
En France, Alfred Ponge projette vers 1904 la création d'un musée phonographique et réalise ses premiers enregistrements, parmi lesquels celui de Frédéric Mistral, alors lauréat du prix Nobel, récitant quelque vers de son chef-d’œuvre en provençal Mirèio. L'enregistrement de Frédéric Mistral, comme l'ensemble des cylindres d'enregistrement de Ponge, ont malheureusement disparu. Voir l'article consacré à ce sujet dans Occitanica
Il faut attendre 1911 pour qu'une institution dédiée à la création et la sauvegarde d'archives sonores soit créée en France, à la Sorbonne. Ce sont les "Archives de la parole", dirigées par le grammairien et historien de la langue française Ferdinand Brunot dans le cadre du projet d'Institut de phonétique de l'Université de Paris. Il bénéficie du soutien de l'industriel Émile Pathé qui dote les Archives de la parole d'un corpus d'enregistrements et surtout de matériels nécessaires à la réalisation d'enregistrements sur disque plat.
À l'instar du Phonogrammarchiv de Vienne, que Ferdinand Brunot a visité en 1910, les Archives de la parole vont produire leur propre documentation par des campagnes d'enregistrements sonores en studio et sur le terrain. Trois-cents enregistrements sont réalisés entre 1911 et 1914, répartis entre les différentes sections de l'institution :
O – Orateurs : enregistrements de grands orateurs contemporains et voix célèbres ;
L – Langues : enregistrements des langues étrangères et méthodes de langues ;
M – Maladies : enregistrements liées aux pathologies de l'expression et de l'audition ;
D – Dialectes : enregistrement des dialectes du monde, en particulier les langues et dialectes de France
2/ La section D : Enregistrements dialectaux des Archives de la Parole
Ferdinand Brunot, ancien élève du philologue Gaston Paris, puis collaborateur du chartiste médiéviste Léon Clédat, s'intéresse tout particulièrement à la dialectologie, discipline en vogue à la fin du XIXe siècle et qui a donné lieu à la publication du monumental Atlas linguistique de la France de Jules Gilliéron et Edmond Edmont.
Cet atlas a été dirigé par J. Gilliéron à partir d'enquêtes par questionnaire menées sur le terrain par E. Edmont entre 1897 et 1901, couvrant 639 localités du domaine gallo-roman. Prenant l'enquête écrite pour modèle, Ferdinand Brunot envisage un ambitieux chantier d'enquêtes sonores sur douze ans prévoyant 15'000 disques d’enregistrements couvrant 2'500 localités à visiter. De ce projet inabouti « d'Atlas linguistique phonographique de la France », seules trois missions sont menées en 1912-1913 par les Archives de la Parole : juin-juillet 1912 dans les Ardennes franco-belges ; juin 1913 dans le Berry ; août 1913 en Limousin.
Fonds clos.
Le fonds de l'Enquête phonographique en Limousin est constitué de 72 enregistrements sonores sur 48 disques plats Pathé Saphir de 30 cm de diamètre réalisé par Ferdinand Brunot entre le 22 juillet et le 30 août 1913 en Corrèze dans le cadre des activités des Archives de la Parole (Université de Paris) et d’un projet inabouti d'Atlas linguistique phonographique de la France. Chaque disque est accompagné d'une fiche d'enquête qui documente sur l'identité du locuteur.
Itinéraire de l’Enquête phonographique en Limousin
1913
occitan
48 disques + fiches d’enquêtes
Disques (90 t, saphir)
AP
> Répertoire national des bibliothèques et fonds documentaires (RNBFD)
Description générale du fonds des Archives de la parole.
http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=rnbcd_fonds:FONDS:730
> BnF - Archives et manuscrits : inventaire complet du sous-fonds [Enquête phonographique en Limousin] http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000078617
> BnF - Catalogue général : notices des documents constituant l’[Enquête phonographique en Limousin]
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb413012180/PUBLIC
Disques originaux, archives papier et photographiques non communicables (sauf autorisation du Service des documents sonores du Département de l'Audiovisuel).
Originaux numérisés consultables librement en ligne (Gallica)
Reproduction (partielle ou intégrale) soumise à autorisation écrite (Département de l'Audiovisuel, Service des documents sonores).
www.bnf.fr
Carnaval arriba e amb el aquesta Seleccion novèla dels bibliotecaris e de las bibliotecàrias del CIRDÒC !
Avís a totes los curioses e a totas las curiosas de la fèsta, de l'intriga, de la musica, de la dança etc.
Traparetz aquí de recomandacions bibliograficas de lectura per vos ajudar a comprene melhor l'evolucion e lo debanament d'aqueste moment de transicion e de revelh entre ivèrn e prima.