« Cent seringues, vers la muraille,/bien remplies non pas de mitraille,/mais d’un produit dont le seul nom/ rendrait le vers trop polisson,/ écartèrent la populace/qui d’en haut défendait la place./ Du diable si un y resta, tant ce machin les empesta !/ ». Avec l’abbé Jean-Baptiste Fabre, dont nous célébrons le 240ème anniversaire, nous pouvons mettre de la couleur dans une rentrée quelquefois pesante. Fèlix-Marcel Castan parlait de la « fraternité des écrivains liés à leur peuple, compagnon littéraire pour tous ». Avec Fabre nous sommes appelés à redécouvrir derrière la blague, la virtuosité, dans la satire, la poésie, celle d’une langue qui n’est pas séparée de la matière qu’elle exprime, où le mot contient encore la chose qu’il représente. Là est « le vers trop polisson », il n’ a pas besoin d’être dit pour être déjà senti. Alors n’oublions pas la leçon du père Fabre, l’excellence culturelle se révèle souvent loin de tout esprit de sérieux, lui qui disait « Ici le patois m'échappe;/ Monseigneur excusez-le;/ dès que je suis de bonne humeur/ cette folie me prend ».