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Jean-Pierre Belmon

      Jean-Pierre Belmon est né à Marseille en 1952, d’une famille originaire des Alpes-Maritimes, en pays nissart. Il passe toutefois son enfance à Miramas, où son père travaille pour les Chemins de fer.
Après ses études secondaires il obtient un CAPES d’histoire-géographie ; toutefois c’est le français qu’il enseigne, bien qu’il ne restât pas longtemps enseignant.
Dans les années 1972-1976 il milite au sein du mouvement Lucha Occitana, association occitane qui a pour objectif le « changement social », et qui participe aux luttes pour le Larzac.

C’est en 1980 qu’il entre à Radio Provence pour y réaliser des chroniques. Il s’essaie aussi à l’information écrite, et envoie notamment des chroniques au Comtadin, un journal du Vaucluse. Il écrira aussi dans Vaucluse-matin.
En 1981 disparaît, en France, le monopole d’état sur la radio et la télévision : c’est alors l’explosion des radios libres. Dans le même temps, l’État crée  ses propres radios locales dont Radio Vaucluse, où Jean-Pierre Belmon anime La Patantaro : chaque matin, il réalise des interviews, parle de l’actualité et de la vie locales, le tout en langue d’oc, autant que faire se peut.
Au bout de quelque temps, quand Radio Vaucluse devient Radio France Vaucluse, l’émission laisse la place à Radio Païs avec quasiment la même formule d’animation. Mais cette dernière ne fait pas long feu : très vite, la langue occitane est reléguée à une tranche horaire réduite, une petite heure le dimanche matin au sein de l’émission Escapades. Cette dernière, pourtant, devient rapidement populaire. Malheureusement, en 2008 France Bleue Vaucluse remercie brutalement Jean-Pierre Belmon, malgré les protestations des auditeurs : c’est la fin de la présence de la langue d’oc sur les ondes de France Bleue Vaucluse.

Bien heureusement les activités radiophoniques de Jean-Pierre Belmon se doublent depuis longtemps d’un engagement dans le champ audiovisuel : en 1990, il rentre à FR3 Marseille, d’abord en tant que réalisateur, puis comme producteur d’émissions. Il est à l’origine de l’émission Midi-Méditerranée, mais surtout de l’émission emblématique Vaqui, activité qu’il exercera jusqu’à sa retraite en 2012.
En 2004, à l’occasion du centenaire du Prix Nobel de Frédéric Mistral, il écrit le scénario du film Frederi Mistral. En parallèle, il s’investit dans le Col’oc, qui deviendra bientôt le Cep d’oc : il y organise nombre de conférences, de projections publiques de documents inédits, de colloques et bien d’autres événements. Il équipe notamment l’association de matériel de qualité afin de filmer l’actualité dans les meilleures conditions possibles.
Au Cep d’Oc comme à Vaqui, Jean-Pierre Belmon assume ainsi deux missions. D’abord la formation aux nouveaux venus, pour qu’ils puissent à leur tour filmer le monde et créer des images qui puisse être véhiculées bien au-delà du « cercle » habituel. Ensuite, la transmission : celle de la langue, d’un esprit de tolérance, de partage, celle des savoirs populaires, à travers des médias et des ressources qui permettent aux locuteurs d’être fiers de leur langue et de leur culture.

L’homme de parole et d’image

La majorité de ceux pour qui le nom de Jean-Pierre Belmon est familier le connaissent au travers d’émissions de radio ou de télévision. Dès le début avec La Patantaro, il interroge toute sorte de gens, de préférence ceux qui n’ont pas de place dans les autres émissions. Les paysans, les artisans, les responsables d’associations… Il leur donne d’autant plus volontiers la parole qu’ils parlent naturellement le provençal. Mais il interview aussi les promoteurs et artistes contemporains de la langue : chanteurs, gens de théâtre, écrivains, conteurs, étudiants, chercheurs… C’est la même formule qu’il reprendra au moment de devenir réalisateur puis producteur audiovisuel, à la différence près que son champ d’action s’élargit considérablement pour couvrir désormais toute la Provence. L’image, désormais, permet aussi de montrer un savoir-faire, une tradition, une pratique, une esthétique.

L'écrivain

Moins connu pour son activité littéraire, Jean-Pierre Belmon n’en publie pas moins et ce, dès 1976 avec le recueil de poèmes Lei cadenas de l’auba. En 1989 il publie un roman, Lux lucet in tenebris, sur le drame des Vaudois du Lubéron. La même année paraît ce qui deviendra un feuilleton radiophonique, La vie aventureuse de Fortunette des Baux. C’est ensuite le Bestiàri, publié en 1990 comme une réponse à la maladie qui, déjà, le ronge. Il poursuivra en 1999 avec Trobar doç around the world,  un recueil de récits d’aventures co-écrit avec André Abbe et Thierry Offre. D’autres romans suivront à partir de 2009, pas (encore ?) édités.

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École occitane d’été : une manifestation culturelle et pédagogique
Les lieux de formation institutionnels (université notamment) étant notoirement insuffisants, les occitanistes ont pris en ce domaine, depuis l’après-guerre, des initiatives militantes sous forme de stages, organisés notamment par l’Institut d’études occitanes (IEO) ou par d’autres associations, comme le Calen de Marseille. 
Après l’effervescence post-soixante-huitarde, le mouvement occitan connaît un renouveau, notamment au niveau lycéen (des milliers de candidats au bac) et étudiant. Mais il n’y a pas encore de cursus complet d’études occitanes et un grand besoin de formation complémentaire se fait sentir. À ce besoin, mais aussi à une soif de culture et de débats, vont répondre les Universités occitanes d’été (UOE). Celles-ci, à leurs débuts, drainent des centaines de participants, répartis dans des cours ou ateliers qui touchent les divers domaines de la culture occitane : apprentissage ou perfectionnement de la langue, histoire, économie, linguistique, musique, danse … Ces universités sont l’occasion, pour les jeunes militants, de rencontrer les grands animateurs et les penseurs du mouvement, pour une bonne part également écrivains, les Robert LafontYves RouquetteJean-Marie AuziasGuy Marti, Pierre Bec, Bernard Moulin, et tant d’autres, qui mettent leur savoir au service de l’Université.
De nombreux spectacles animent les soirées, qui sont l’occasion d’entendre les nouveaux chanteurs occitans ou les troupes de théâtre (Teatre de la Carrièra de Claude Alranq, Théâtre des Carmes d’André BenedettoCentre dramatique occitan d’André Neyton).
Parallèlement à l’université, des écoles occitanes se créent (et elles existent encore). Leur objectif est plus directement pédagogique, la place des ateliers y étant plus importante que celle des conférences. Villeneuve-sur-Lot devient le cadre de l’une d’entre elles à partir de 1974, fondée et animée par un collectif d'enseignants occitans (Marceau Esquieu, Jean Rigouste, Christian Rapin...), avec le soutien de l'Institut d'Études Occitanes.
Une autre école se crée en Provence en 1978, qui prendra ensuite le nom de Rescòntres occitans de Provença. Une école occitane se tient aussi un moment dans le Cantal, à Clavières.
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Maurice Andrieu : pionnier de l'occitan à la télévision
Maurice Andrieu (1933-2011) est natif du Rouergue, en Aveyron. Débutant sa carrière comme médecin anesthésiste à Paris, il décide rapidement de se consacrer à « réaliser cette envie qu’[il] avait dans la peau », comme il le dit dans une interview donnée à la revue Tecimeoc à l’hiver 1980. Cette prise de conscience de la nécessité de s’engager sur la voie du théâtre est parallèle à celle de sa culture occitane. Il indique :
« Car si, grâce à ma grand-mère qui m’a élevé intégralement, je peux dire que l’occitan est ma véritable langue maternelle, comme à tous les enfants de ce pays qui ont fait quelques études, on m’a appris à renier ce « patois » infâmant qui est pourtant une des grandes langues de civilisation, comme on le sait, et qui est notre langue. Et je crois qu’on ne peut pas s’exprimer au mieux en dehors de sa langue, de sa langue véritable. Voilà comment je suis devenu comédien et occitaniste. »

Les débuts à la radio

Installé à Toulouse dès 1973, juste après la parenthèse parisienne de son début de carrière, il est engagé par l’Académie des Jeux Floraux pour écrire le scénario d’un feuilleton de 26 minutes, qui sera diffusée par la Maison de la Radio de Toulouse. Puis, au moment de l’éclatement de l’ORTF en 1975, il est pressenti pour animer en langue d’oc l’émission L’Heure occitane sur Radio Toulouse. La portée de cette dernière s’avère bien plus large que les frontières de la Ville rose, puisque, étant diffusée sur ondes moyennes, elle est entendue jusqu’en Catalogne Sud et aux Baléares. Très vite, les auditeurs écrivent d’un peu partout : Provence, Limousin, Gascogne et Languedoc.
Parallèlement, Maurice Andrieu rencontre la chanteuse Jacmelina, pour laquelle il écrit de nombreux textes de chansons. Viendra ensuite une collaboration fructueuse avec Rosina de Pèira.

L’homme de théâtre

Mais c’est sur les planches que Maurice Andrieu s’épanouit réellement, de par le rapport direct qui se crée avec le public. Pour lui, là où la télévision et le cinéma sont affaire de technique, le théâtre porte un enjeu artistique autrement plus fort. Il fonde ainsi en mars 1978 la Comèdia Occitana Tolzana, avec le musicien Eric Fraj, la productrice Noëlle Veriac et la comédienne Maria-Elèna Gellis. Cette troupe, composée d’une quinzaine de comédiens professionnels, est la première à se vouer au théâtre intégralement en langue occitane. Elle se donne aussi pour but de former de jeunes comédiens d’expression occitane. De son côté, Maurice Andrieu n’hésite pas à traduire Molière en occitan languedocien, considérant qu’il n’existe malheureusement pas à ce jour de grand auteur de théâtre occitan : ce sera Lo Mètge per Fòrça (Le Médecin malgré lui).

Présence à la télévision

Pour autant, la télévision fait aussi largement appel à lui. En tant qu’acteur, il participe à des productions télévisées nationales et réalise de nombreuses voix-off pour différents programmes. Mais les places sont chères :
« Il faut voir, et c’est un problème très vaste, que les comédiens « de province » sont utilisés comme des appoints. Alors en général, le rôle importe peu : ce sont des rôles de bouche-trou, plus ou moins exploités financièrement… Encore que la télévision paie beaucoup plus correctement que la radio. Je m’excuse de parler de finances, mais c’est ce qui permet de vivre ! Nos problèmes, notre lutte, se passent aussi sur le plan matériel. [...] Ce qu’il faut dire, c’est que les comédiens, les réalisateurs d’ici ont très peu droit à la parole. Pourtant il faut continuer à se battre, être présent, se perfectionner sans cesse dans son travail. »
Cet engagement pour une télévision telle qu’il la rêve, des programmes de qualité en langue occitane, trouvera son aboutissement lorsque, en 1981, en application des promesses électorales de François Mitterrand pour une représentation des langues régionales à la télévision publique, la chaîne FR3 aménage ses grilles de programmation.
C’est à lui qu’on fait appel pour présenter le tout premier programme télévisé en langue d’oc : Per Jòia Recomençar, diffusé le 25 septembre 1981. Produite par Maurice Andrieu lui-même et réalisée par Jean Fléchet, cette émission propose de découvrir l'originalité d'une culture à travers le regard qu'une jeune femme, une certaine Jacmelina, porte sur les pays occitans et catalans.
Un mois plus tard est diffusé L’erba d’agram (« le chiendent », en français) où il met en scène, avec le comédien Claude Alranq, la confrontation entre un professeur de l’école républicaine avec un ancien élève, puis avec un viticulteur.
S’ensuit, juste après ces deux productions de type « docufiction », le lancement du tout premier magazine hebdomadaire occitan, Viure al Pais, qu’il présentera pendant dix-sept années, jusqu’à sa retraite en 1998. Initialement programmé le samedi et durant un peu plus d’une demi-heure, il atteindra les 40 minutes d’antenne dans les années 1990 avant d’être ramené à 26 minutes à la fin de la décennie. Avec près de quarante années d'existence, c'est à ce jour le plus ancien programme télévisuel en langue occitane qui soit toujours à l'antenne. Il en inspirera de nombreux autres.
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L'ordinari del mond (Yves Rouquette)
Caucat, Domenge

Dos libres :
L’ordinari del monde, Letras d’òc, 2009.
Format 16 X 24 cm. 112 paginas.
ISBN 978-2-916718-19-4
A cada jorn son mièg lum. L’ordinari del monde II. Letras d’òc, 2015.
Format 16 X 24 cm. 120 paginas.
ISBN 978-2-916718-63-7

L’ordinari del monde son dos libres d’Ives Roqueta pareguts a cò de letras d’òc en 2009 per lo primièr e 2015, per la seguida, jostitolada: A cada jorn son mièg lum. L’autor ne fasiá la presentacion aital dins Auteurs en scène de junh de 2004 que ne donava las premícias :  « Tròces de vida pertocant de subjèctes grèus, de còps dramatics, posats per çò essencial sus l’amolonament de las causas que sabi sus las gents. De mond per quals poguèri ressentir de compassion coma aquel curat pedofil, aquel notari malonèste excluït de son òrdre e qu’acabèt sa vida solet coma un paure bogre… o aquela joventa barbuda que cantava un còp èra dins un còr de femnas. Tèxtes cortets, que se sarran dels poèmas, istorietas. Un trabalh dels bèlses entamenat fa d’annada e que se vòl coma un remèdi a la poesia caganta. »

Sus las quatrenas de cobèrtas legissèm : « L’ordinari del monde, un seissantenat de novèlas que disen tan plan la negror e l’amarum del monde coma sa frescor o la fòrça tarribla de l’amor. Mas tanben sovenirs d’enfança, òdis e crimis, beutat de las femnas, quista de Dieu, ressons de poèmas vièlhs, patiments e jòias ? Un grand libre de vida. » E per la seguida, A cadun son mièg lum :  « Dins aquèsta seconda garba de novèlas (47), s'i encontram tornamai "lo mond ordinàri". Escritura simpla e mestrejada, parçans de vida d'òmnes e femnas d'aièr e d'auèi, pròsa que se fa poesia tan los mots cantan lo temps que passa, amor e òdi, violença e doçor: lo treslús de çò verai. »

Es dins lo sovenir d’una escapada amb Max Roqueta a La Sèrra, dins las annadas seissanta, ont aviá contat a son mèstre la vida « d’aquelas gents qu’aviá ninòiament remiradas e caridas » qu’Ives Roqueta enrasiga los poèmas-novèlas de Ponteses o de l’Ordinari del monde. Max i diguèt : « As de qué escriure un fum de novèlas e saique en crosant los personatges qualques romans. »1


En 1976, Ponteses desflora d’unas d’aquelas astradas de misèrias d’aqueles del Pont mas cal esperar d’annadas e lo retorn a la Sèrra per se veire concretizar a de bon a travèrs l’Ordinari del monde aquel projècte d’escritura.

Per Ives es un pauc lo temps de la traversada del desèrt. Es Joan Eygun que se va trachar d’aquela incongruïtat : « un escrivan occitan d’una qualitat de las grandas daissat volontarament de caire per lo mond cultural occitan »2 e que s’entacha d’o tornar publicar a cò de Letras d’Òc, a partir de 2005. Dins d’antologias coma Poésie d’Òc au XXème siècle o Camins dubèrts mas tanben dins de libres de poesias Lemosin’s blue ; El, Jòb o antologia personala Pas que la fam consacrada a l’autor « per tornar donar qualqu’unes dels tèxtes mai fòrts d’Ives a un public novèl ».

Per far seguida a aquel prètzfach, Letras d’Òc publica doncas en 2009 L’ordinari del monde que los poèmas cortets de Ponteses i venon pròsas dins de novèlas un pauc mai longas, grelhs levats en espigas de la maduretat, que pòrtan frucha cent còps mai e que s’alargan cap a d’orizonts novèls. L’autor es al cimèl de son art, « òme vièlh de la montanha », ne ven mai pietadós e es amb mai d’empatia que dins Ponteses qu’ofrís als seus sa pluma per los aparar de l’oblit e los dire dins l’enfachinament que sempre aguèron sus el, en cèrca de la beltat amagada de la vida. Nusa la desnisa dins « lo caòs del monde e las tenèbras de l’endedins. » 3

E Sèrgi Pey de completar, dins lo meteis numèro d’Auteurs en scène, dins una letra a son amic Ives : « Qual uèi en França a pogut gausar escriure un poèma tan subversiu coma l’amor entre dos obrièrs de la SNCF o l’avortament d’una filha de bòria ? La poesia plena de sang de Roqueta se fa lecar per los cans. Los gals acaban sas tripas. Roqueta se sap emparar de l’accident del cada jorn per l’enauçar al reng de tragedia. Es lo grec que recitarem dins nòstres latins sens messas. »4

Es en 2015, aprèp d’espròvas personalas que toquèron Maria Roanet e Ives, que Letras d’Òc publica, lo segond libre de L’ordinari del monde : A cada jorn son mièg lum que pareis qualques meses aprèp la mòrt de son autor.
Es la darrièira pèira al quilhòt de l’òbra bèl d’un escriveire excepcional, un darrièr rai de lutz per far dançar la polsa de l’ordinari del cada jorn.

L’ordinari del monde foguèt al programa del CAPES d’occitan de 2018.

1 Ives Roqueta, « A l’intrada del temps clar », Les Cahiers Max Rouquette, N°7, 2013.   
2 Joan Eygun, « Har tornar a la lutz : dix ans d’édition d’œuvres occitanes d’Yves Rouquette », Revue des langues romanes, Tome CXXI N°2 | 2017, 501-508.   
3 Ives Roqueta, « L’estetica », A     cada jorn son mièg lum. Letras     d’òc, 2015.   
4 Sege Pey, « À Yves Rouquette mon ami », Lebeau, Jean (dir.), Auteurs en scène, juin 2004.

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Lengadòc roge (Yves Rouquette)
Caucat, Domenge

Edicion originala IEO edicions, « A tots », N°87, Tolosa, 1984.
Cobèrta illustracions Pèire François.
Format 11 X 18. 443 paginas.
ISBN 85910-008-3

Es gaireben al moment que se retira dels afars de l’IEO qu’Ives Roqueta, en 1981, s’acara en pròsa a una fresca istorica de las bèlas, Lengadòc Roge, que Los enfants de la Bona ne devián èsser la primièra partida. « Armand Miquèl, dins l’estiu de 1905, entrepren d’escriure, a la demanda de sa jove mestressa Marià Metchnikòv, çò que foguèt sa vida.

Armand aviá 12 ans en 1831 quand, al lendeman d’un Carnaval ont los Montanhards de Capestanh avián fach fèsta a la Republica sociala, la Roja, la Bona, son paire Simon foguèt arrestat per cants sedicioses.

Los "Enfants de la Bona" son Armand, sos companhs d’escòla e Gabanòt l’estropiat que lo prendrà amb el lo 4 de decembre a Besièrs per resistir al còp d’Estat, ont los Republicans comptaràn 70 mòrts o nafrats... »

Lengadòc roge : Los enfants de la Bona es doncas un roman istoric que se propausa de contar los eveniments màgers de la fin del sègle XIX e de la debuta del sègle XX a travèrs las aventuras d'Armand Miquèl, lo narrator. Ives Roqueta nos ditz a la debuta de son libre son projècte literari de fargar una epopèa ambiciosa, dins una relectura sociala, per anar cap a un èime narratiu. « L'idèa d'escriure Lengadòc Roge me venguèt en 1974, quand pensèri qu'un òme dins sa vida aviá poscut conéisser la resisténcia al Còp d'Estat de Napoleon III, la Comuna de Narbona, los eveniments de 1907, la guèrra de 1914-1918, lo congrès de Tours per parlar pas que de quauques eveniments considerables. »

Dins la Revue des Langues Romanes Gautièr Couffin vei : « a l’origina de tota motivacion per l’escritura de Lengadòc Roge, la volontat de contar dins una òbra literària que seriá d’inspiracion a l’encòp occitanista e socialista, d’eveniments que son per Ives Roqueta importants per l’Istòria e la memòria d’un pòble d’Òc e evidentament d’un pòble Roge. »1

Los eveniments aquí pintrats son pas especificament occitans. L'insureccion populara al còp d'estat de 1851, es d'aquò que parla lo roman, toquèt amb mai o mens d’amplor França tota. Pasmens capitèt en Provença e un pauc en Lengadòc, del costat de Besièrs.

Movement de resisténcia, movement social, movement popular s’i pòt veire tanben l’acte de naissença d’un Miègjorn Roge qu’aviá tot per reténer l’atencion d’un autor qu’engatgèt sa vida tota dins aquelas dralhas. L’avèm tornanarmai aquí militant infatigable que fa òbra de reparacion davant l’oblit que la resisténcia al còp d’estat de 1851, en Lengadòc, emai siá viva encara del costat de Capestanh, es dintrada dins lo delembrièr de l’Istòria. Esperlongament cap al pòble occitan d’un dever de memòria necessari començat en cançons còsta Marti -a qual Ives manlevèt lo títol Lengadòc Roge- que se retroba tanben dins lo trabalh menat sus Los carbonièrs de la Sala o dins la revista Viure. Ives Roqueta se fa l’apòstol « d’una teologia subversiva », nos ditz son fraire Joan Larzac : « aquela de la memòria dels vencits, lo memoria passionis, sens qué res non pòt ressuscitar ».2

Jos la trama istorica traitada amb rigor e realisme, -los protagonistas principals, los eveniments màgers son servats e contats a partir d’un estudi sus Joan Pech que faguèt R. Ferras- Ives Roqueta abòrda los tèmas que li son cars : las inegalitats socialas, las injustícias, mas tanben la plaça de las femnas, la religion, l’infirmitat, lo sèxe, la mòrt. A l’aise dins lo raconte, son escritura es destricada, sens retenguda, tocant los registres populars dins los dialògs -per saique pegar mièlhs a la realitat- e sap dire amb emocion, dins una pròsa de longa ondrada de poesia, d’umor e de trufariás, l’incompreneson, la tristessa, la dolor o espetar dins un gaug sauvatge dins un capítol que pintra un Carnaval antologic. Ives se sap servir de faches istorics :  « se passegèt en vila una granda pepetassa de femna, vestida de roge e qu’apelavan la Bona, la Sociala, la Roja » ; Pèire François passa pas a costat tanpauc que ne fa la cobèrta del libre.

Dins l’òbra de Roqueta, virada tre la començança cap als umils, enrasigada puèi dins son terrador amb Lo poèta es una vaca e Ponteses, Lengadòc Roge ven faire lo ligam dins una ficcion tota relativa entre un projècte d’escritura ligat al pòble –que retrobam puèi dins lo diptic de L’ordinari del monde- e l’òme d’accion qu’èra : òme dins son país e òme dins son Istòria. Es mai l’amor per un pòble capon e mut a qual prèsta sa votz de contaire dins un prètzfach de desalienacion, d’Escriveire public.

A sa sortida, lo libre foguèt aculhit per Maria Clara Viguièr, dins Occitans, coma « lo libre tant esperat », l’acompliment de l’òbra d’I. Roqueta e una responsa a l’espèra d’un Joan Frederic Brun que regretava, en 1980 dins Aicí e Ara, la promessa degalhada d’un autor –prosator en grelh- que donava en pastura a sos legeires fins a aquel roman sonque de novèlas cortetas. Aqueste còp lo libre es bèl, 443 paginas, mas o sabèm ara la seguida dels Enfants de la Bona que se deviá titolar Decembre Negre veirà pas lo jorn ni mai los autres volums.

L’autor, o diguèt en 1985 dins una presentacion que faguèt a Carcassona, n’aviá pasmens la centena dins son cap. Lo primièr libre fasiá mai de milas paginas, e èra escrich tot en un tròç. O calguèt copar per l’edicion, çò que daissava la segonda part un pauc panarda e de tornar escriure. « Armant, l’eròi, ven una mena de gauchista del temps, de la vida ritmada per los engatjaments revolucionaris e lo daquòs amorós. Se deviá embarcar a Seta sus un merlucièr, faire lo torn del monde e davalar amb las tropas de Gambetta al moment de la comuna de Narbona. » Se seriá puèi pausat coma un testimòni ideal a La Crosada, lòc estrategic entre Besièrs (1851), Narbona (1871) e Argelièrs (1907), ont lo trapam, vièlh, a la debuta dels Enfants de la Bona.

1 Gauthier Couffin, « Lengadòc Roge d’Ives Roqueta, escriure per bastir una memòria : 1851 cossí bastir un remembre escafat ? », Revue des langues romanes, Tome CXXI N°2 | 2017, 463-476.

2 Lebeau, Jean (dir.), « Yves Rouquette, entre parole et spectacle », article de Joan Larzac « Et nous rirons d’être si fous. », p. 45 a 50, Auteurs en scène, juin 2004.

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Gustave de Galard et les estampes occitanes
Escarpit, David (1980-....)

Gustave de Galard et les estampes occitanes

Éléments biographiques


Le comte Philippe-Gustave de Galard (L'Isle-Bouzon, actuellement Gers, 1779 - Bordeaux, 1841) est issu d'une ancienne famille de la noblesse gasconne de Lomagne. Troisième fils du marquis Joseph de Galard et de Marie Suzanne Vignes-Sainte-Croix - issue d'une vieille famille bordelaise - il est destiné comme fils de gentilhomme à la carrière des armes, et envoyé à l'école militaire de Sorèze.
Né dans un milieu royaliste profondément catholique, il se voit obligé, pendant la Révolution, de vivre une vie de clandestinité. Son père est guillotiné en 1793, ses biens de famille confisqués, sa mère arrêtée tandis que son frère aîné sert dans l'armée des Princes, l'armée contre-révolutionnaire des nobles émigrés.
Galard émigre et restera hors de France pendant neuf ans. Il passe successivement en Espagne, puis dans l'île antillaise de Saint-Thomas, alors sous gouvernement danois.. Selon son biographe Labat, il semble qu’il se soit alors vu contraint de pratiquer la peinture comme ouvrier, avant de se lancer dans la peinture artistique. Galard vit quelques temps encore aux États-Unis, à Philadelphie, puis en Angleterre et en Suisse, avant de rentrer en Europe lors de l’amnistie des émigrés en 1802.
Il s’installe à Bordeaux, dans le quartier élégant des Quinconces, au numéro 9 de la rue de Condé. Il s’y établit définitivement comme artiste-peintre et graveur, avant de s’initier en 1815 à la lithographie, technique moins onéreuse que la peinture à l’huile, qui lui permet de réaliser des oeuvres destinées à un public plus populaire. Ses talents de portraitiste lui confèrent une certaine renommée locale.
Gustave de Galard est surtout connu pour son œuvre de peintre des mœurs et de la vie populaire bordelaise, popularisée par l’édition de ses œuvres en gravure et lithographie. Entre 1818 et 1835, il publie une série de recueils de gravures et de lithographies sur la vie quotidienne et le patrimoine architectural de la région bordelaise, souvent accompagnés de textes descriptifs d’Edmond Géraud, fondateur de la revue la Ruche d’Aquitaine.
En 1838 il commence à être exposé au Salon, à Paris. En 1895-96, Gustave Labat, un érudit bordelais, édite chez Féret à Bordeaux le catalogue de ses œuvres, même s’il semble qu’un grand nombre encore à ce jour n’ait pas été répertorié et se trouve dans des collections privées.

Galard et l’occitan


Par ses séries de gravures et lithographies sur la vie populaire bordelaise et la présence de la langue locale dans ses œuvres, Gustave de Galard mérite de figurer parmi les personnalités de la pré-renaissance occitane (fin XVIIIe-milieu du XIXe siècle). Galard fait en effet partie de ce Romantisme des pays d'oc qui se situe à la croisée des chemins entre la révélation par leurs œuvres d’une pratique de la langue occitane très prégnante dans la vie et l’identité locale, et la redécouverte savante de l’histoire et des grands écrits occitans du Moyen Âge (troubadours, « geste » de la croisade contre les Albigeois, etc.).

À Bordeaux, Galard était l’exact contemporain de Jean-Antoine Verdié dit Mèste Verdié (1779-1820), écrivain, poète et chansonnier gascon de Bordeaux, véritable figure tutélaire de la culture populaire bordelaise. Galard a vécu à Bordeaux en même temps que Verdié triomphait avec ses farces en occitan et francitan. La preuve du lien qui unit les deux hommes est donnée par le premier biographe de Galard, Gustave Labat qui, en 1898, cite plusieurs vers de Verdié avant de préciser ceci : « L’aimable et bonne Mme de Sermenson, qui connaissait meste Verdié sur le bout des doigts, s’amusait à nous réciter ces vers quand nous allions, en compagnie du peintre Eugène Claveau, passer la journée avec elle dans sa ravissante propriété de Bouliac, sur le point culminant du coteau, près de la vieille église romane, et elle ajoutait : “Vous riez, n’est-ce pas ? Eh bien ! vous auriez pleuré de les entendre dire par Gustave de Galard, tant il y mettait de sentiment et d’expression”. » 1

Galard, gascon de naissance, n’était donc pas insensible à la production occitane du Bordeaux de son temps et semblait donc bon connaisseur des œuvres de Verdié. Nous savons en outre que Galard eut au moins une connaissance commune avec Verdié, il s’agit du polygraphe et écrivain bordelais Edmond Géraud (1775-1831). Poète exclusivement francophone d’inspiration romantique, tourné vers l’esthétique des ruines, des épopées du passé, Géraud, ainsi que le souligne Philippe Gardy, manifeste une sensibilité pour l’Occitanie médiévale que l’on redécouvrait précisément à son époque.
Galard introduisit de l’occitan à plusieurs reprises dans ses œuvres, sous la forme de petites légendes directement placées sous les gravures, indiquant ce qu’est en train de dire le personnage représenté, et devant donc être distinguées des commentaires, en vis-à-vis, de Géraud. Nous en trouvons une dans son premier recueil de 1818-19, Recueil des divers costumes des habitants de Bordeaux et des environs, dessinées d’après nature... où la planche n° 4 montre un jeune laitier en costume béarnais qui annonce Layt ! (lait). Dans L'Album bordelais ou Caprices (1823), la planche 19 montre une marchande de sardines qui proclame « Daoüs Rouyans, daoüs Rouyans tout bioüs ! » (des sardines, des sardines vivantes), tandis que la 20 représente une vendeuse de paille de maïs des environs de Macau, au nord de Bordeaux, qui annonce « Qui baoü dé la paillé dé blat d’Espagne ? » (qui veut de la paille de maïs ?). Dans l’Album départemental, ou Bordeaux et ses environs, réalisé avec le lithographe bordelais Légé, la planche 12 montre une marchande de vin qui proclame : « Aquet n’es pas baptisat !! » (celui-là, il n’est pas « baptisé », ainsi qu’on désigne le vin frauduleusement coupé d’eau), tandis que la 15 montre une dispute de femmes du peuple, l’une jetant du sable dans les yeux de l’autre en lui criant : « Baqui per tu !! » (voilà pour toi). Philippe Gardy a consacré un chapitre de son ouvrage sur Verdié à l’étude des correspondances entre les oeuvres respectives de Verdié et Galard2

 Galard peut être considéré comme le versant pictural de l'œuvre de Verdié, avec son inscription dans la réalité locale et son goût pour la représentation de personnages et de scènes populaires dont certaines font directement écho à des scènes de Verdié. Mais, comme Verdié, il possède également des liens avec les milieux savants qui, à cette même époque, commencent à penser l'histoire des pays d'oc.

1↑1     LABAT, Gustave, 1898. Gustave de Galard, sa vie, son oeuvre     (1779-1841), supplément. Bordeaux, Féret ; Paris,     Libraires associés, pp.9-10.

2↑GARDY, Philippe, 1990. Donner     sa langue au diable. Vie, mort et transfiguration d’Antoine     Verdié, Bordelais, suivi d’un Essai de bibliographie des oeuvres     gasconnes et françaises d’Antoine Verdié par François PIC.     Montpellier,     S.F.A.I.E.O. ; Église-Neuve-d’Issac, FÉDÉROP
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Ponteses / Yves Rouquette
Caucat, Domenge
Ponteses, Poèmas-Cronicas, Escòla Occitana d’estiu, Forra-borra, Vilanuèva d’Òlt, 1976, Cobèrta illustrada Raf Segura

Ponteses, cal entendre los del Pont de Camarés, es Ives Roqueta qu’o precisa en incipit a son libre : « Disèm ben « Gens de Dublin » en francés – e degun non se trufa. Aquestes, son monde del Pont = Ponteses. » Es un quasèrn imprimit amb de mejans modèstes en novembre de 1976 pel Ceucle Occitan de Vilanuèva d’Òlt e tirat a 150 exemplaris a compte d’autor. Jos titolat, Poèmas – Cronicas, recampa un pichon quarantenat de poèmas que la màger part son de retraches, pichons moments de vida, agach pas totjorn caritadós, ponchut, que pòrta una societat -que l’autor enfant se plaça mai sovent al dintre- sul vesin.

Coma totjorn a cò d’Ives Roqueta lo poèta es aquí per emparaular los silencis e metre de mots que dison los umils, « los de la plèba », e los pus pichons venon per el bèlses o per lo mens dignes d’interés emai dins sa decas o flaquesas prigondas sens que jamai se permeta de los jutjar.

Es dins la caninor del Rogièr del sud Avairon, coma lo títol o pòrta, que se debanan aquelas istorietas d’una poesia de bon legir, pas brica formala que s’encamina cap a la pròsa que las vestirà dins la seguida del trabalh d’escritura de l’autor amb lo diptic de l’Ordinari del monde coma abotiment. Apevasons d’una part màger de l’òbra d’Ives Roqueta, d’unes d’aqueles tèxtes seràn enregistrats per lor autor, represes dins Cadun los seus o dins L’escritura, publica o pas o tornar meses sus l’escritòri dins un esperlongament d’aquel libròt.

Pauretats, mestieròts, alcoolisme, desirança, sexualitat, foliá, avortament, fe, mòrt, son aquí tèmas de son inspiracion dins l’exploracion d’un cada jorn, d‘un temps que passa e qu’acaba de desboselar un monde rural que s’avalís.

Es dins aqueste lòc de La Sèrra que Maria Roanet e Ives causiràn d’acabar lor vida e « es en linhas d’aqueles païsatges, qu’escriguèt sos darrièrs poèmas. »
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L’enterrament a Sabres (Bernard Manciet)
Oeuvre phare dans le parcours littéraire du Landais Bernard Manciet, L’Enterrement à Sabres déroule, par le prisme d’un long poème, tout le savoir faire de l’écrivain : une langue étonnamment disséquée (le fameux gascon « noir »), un surréalisme kaléidoscopique qui affleure dans les recoins et un pays raconté depuis ses entrailles. Edité en 1989, l’ouvrage fera l’objet de deux rééditions, en 1996 puis en 2010 dans la collection de poche Poésie/Gallimard.
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Lo mal de la terra / Yves Rouquette
Caucat, Domenge
Lo mal de la tèrra es per Robèrt Lafont « una nostalgia tormentanta de la condicion populara. Mas lo mal es mai prigond, noirit d’una experiéncia crestiana de la dolor del monde e tanplan d’un occitanisme a la Bodon que ressentís la mòrt del país d’òc coma una mòrt de l’òme. »

Es lo temps 1957-1958 de la guèrra d’Argèria e per Ives Roqueta de las interrogacions, de la començança d’una experiéncia religiosa dins un fogal de caritat de Marta Robin a Sant Bonet de Galaura. Aviá interromput sos estudis de letras classicas dins son refús de renegar los seus en cambiant de classa sociala : « Me caliá escampar tot aquò (sas originas) per devenir un grand òme, valent a dire un grand ase. »

E Lafont de contunhar : « Biograficament, es "lo mal de viure". Lo mal de la tèrra recampa los tèmas de la misèria umana a l’entorn de la confidéncia d’una crisi vitala e del tèma de la Passion del Crist. Lo poèta "tòca aquí lo fons". »

Lo mal de la tèrra que conten dètz-e-sèt poèmas se dobrís sus lo tèxt eponim, cortet, dins l’afirmacion d’aquel mal que ne patís l’autor per seguir sus una Òda a la Santa Cara del Crist que Roqueta vei coma la cara del monde modèrne. Lo ton del libre es donat. Mea culpa fach al nom d’una umanitat que lo poèta es al còr, camins de vida autobiografics de las paurs d’enfança al gost de mòrt a la pèrda dels sòmis del jovent, o a una quista de l’amor que dona d’èr al Libre dels grands jorns de Bodon. Maucòr e mal d’amor. Desesper que s’enlusís un brieu dins una Òda a Nòstra Dòna la vièlha e a son umble escalpraire sempre ligat per l’autor a un anar-venir entre absurditat de la vida e interrogacion de sa fe.

Roqueta rejonh alara a travèrs los poèmas seguents, entre realitat e simbòls, una natura que fa resson a sa vulnerabiliat e a son angoissa dins un immens e dolorós tendrum : « Lo mal de la tèrra » qu’es tanben per Joan Larzac son fraire prèire : « lo mal del Cèl. »

Un libre fòrt e ponhent, aquel que dins l’òbra d’Ives Roqueta ditz benlèu lo mai impudicament la fragilitat e la sensibilitat de son autor.
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Miquèu de Camelat
Miquèu de Camelat (1871-1962) est un dramaturge, poète et écrivain de langue gasconne. Né à Arrens en Bigorre, il suit des études secondaires au petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre. Il refuse cependant de devenir prêtre et revient chez lui en 1887 où il se consacre à la littérature gasconne. Il découvre l'oeuvre des Félibres.

En 1890, il obtient un premier prix de poésie à la Félibrée de Tarbes. Miquèu y rencontre Simin Palay. Les deux acolytes participent à la création de l'Escòla Gaston Fèbus, association littéraire dont les objectifs principaux sont l'étude et le développement de la langue et de la littérature occitanes d'expression gasconne. Dès 1897, il participe avec l'association au lancement de la revue Reclams de Biarn e Gascougne, qui publie des textes dans tous les dialectes occitans.

De 1909 à 1914, Miquèu de Camelat dirigea le bimensuel populaire gascon La Bouts de la Terre d'Armagnac, Biarn, Bigorre e Lanes  et sera interrompu au numéro 112 pour cause de guerre. Il est également l'auteur de poésies et de nouvelles comme  L'espigue aus dits  publié en 1934.
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