En novembre 2010, une association porte plainte contre la commune de Villeneuve-lès-Maguelone, au sud de Montpellier : le maire a fait poser des panneaux indiquant le nom de la ville en occitan. Au terme d’un long parcours judiciaire, la cour d’appel de Marseille autorise le 26 juin 2012 Villeneuve-lès-Maguelone à garder sa signalétique bilingue.
Capitale du Haut-Ossau, Laruns est célèbre depuis l'apparition du tourisme thermal au XIXe s. et la venue de nombreux artistes et écrivains. Sa fête patronale Noste Dama (Nôtre-Dame) le 15 août est particulièrement remarquable.
Tôt le matin, les musiciens vêtus de leur camisole (blouse) noire et les balladins revêtus de leur veste rouge parcourent les rues de la bourgade jouant des chansons en passe-rue. Ils s'arrêtent sous les fenêtres des personnes qu'ils souhaitent honorer pour leur faire une aubade musicale de leurs flûtes à trois trous/tambourin à cordes, accordéon et violon.
La grand'messe de l'Assomption met à l'honneur les personnes portant le costume traditionnel qui se placent dans le chœur : les hommes avec les pantalons, chausses et la courte veste écarlate, les femmes recouvertes du capulet (long capuchon) de soie rouge. Cantiques traditionnels ou récents sont ici généralement chantés spontanément en polyphonie.
Dès la fin de la cérémonie religieuse, s’organise sur le parvis de l’église un cortège ouvert par les musiciens jouant des airs de passe-rues. Ce cortège traverse la place en direction du taulèr (litt. étal, le podium autrefois dressé sur des barriques sur lequel s’installent les musiciens et autour duquel se positionnent les danseurs). Le bal démarre alors selon un ordre bien établi ouvert par le très solennel branlo baish (branle bas) dansé une seule fois. Suivent un saut dansé par les jeunes hommes, autrefois les conscrits, puis un branlo airejant. La suite du bal fait ensuite alterner série de branles et sauts.
Le bal se poursuit par un long apéritif. La municipalité offre dans un premier temps un vin d'honneur sous la halle. Il s'agit là de la première étape d'une longue journée placée sous le signe de la polyphonie. Par petits groupes d'amis ou bien tous ensemble, chacun exprime le bonheur des retrouvailles et l'identité valléenne par de très nombreuses chansons de table. Les chanteurs du village et ceux venus de toute la vallée s'acheminent ensuite vers les cafés de la place puis, tard dans l'après-midi, à l'appel répété des cuisinières, vers le repas de fête où la polyphonie ne s'estompe pas, Laruns devenant ce jour-là la capitale du País de las cantas (le Pays des chants)
L’après déjeuner est marqué par un passacarrèra (passe-rue) qui remplace la procession vespérale de la Vierge abandonnée dans les années 60 après le Concile Vatican II, procession dont l’origine remontait aux processions votives ordonnées par Louis XIII.
Le passe-rue voit chaque quartier converger en chanson vers la place centrale. La déambulation s’accomplit le temps de l’interprétation par des musiciens d’une strophe de chanson. Les chanteurs s’arrêtent alors formant un cercle barrant la rue chantant une strophe puis ils reprennent leur déambulation en musique.
A l’arrivée sur la place un deuxième bal se tient enchaînant branles et sauts. Un dernier bal a lieu plus tard, vers minuit alors que les chants qui fusent toujours des cafés ne s’arrêteront que tard dans la nuit. Chacun des bals se clôt par le branle.
L'année 1967 voit la création du Festival de la Chanson Béarnaise à Siros petit village de la plaine du gave de Pau, au bord de la N.117 qui rassemble jusqu’à 15000 personnes et devient en quelques années l’acteur incontournable de la langue et la culture béarnaises.
Depuis cette date, tous les 4ème week-end de septembre, le village est le rendez-vous des groupes de chant, chanteurs individuels, conteurs et amateurs.
Il s'agissait à l'origine d'animer le village. Sur fonds de profonds changements socio-économiques, l’idée d’une manifestation autour des chants béarnais qui risquaient de disparaître surgit de l’inspiration de Robert Chandernagor relayée par l’ardeur de quelques jeunes sirosiens et Béarnais : A. Mariette, J. Hounieu, L. Mandère et A. Arette-Lendresse. Le succès fût immédiat. Comme si le bien parler et le bien chanter, formaient les piliers de l’identité béarnaise, des valeurs qu’il s’agissait d’affirmer et de transmettre. En quelques années, chaque village va générer un ou plusieurs groupes. Tout d’abord des « équipes de copains » encouragées par Jacqueline Hourcau en Vallée d’Ossau et Jo Eygun en Aspe et Barétous. Ce seront bientôt plus de 150 formations issues de tous les coins du Béarn qui se produiront au Festival et animeront au fil des ans une multitude de soirées Béarnaises.
Le Festival s’est attaché dès son origine, grâce à l’enregistrement sonore, à conserver une trace de l’ensemble des passages sur scène. Ces archives constituent aujourd’hui l’une des sources essentielles pour la transmission de la culture vocale et de la langue béarnaises aux générations futures.
Sur la scène du Festival, chant polyphonique et conte béarnais sont à l’honneur. Mais au-delà, toute la culture béarnaise est conviée.