Le rapport Démocratie culturelle et droit à la différence remis en 1982 à Jack Lang, nouveau ministre de la Culture au pouvoir depuis moins d’un an, représente un événement quasi-historique, en tout cas porteur d’espoirs pour les acteurs engagés pour la fin de la politique unilingue pluriséculaire de l’État. Son auteur, Henri Giordan, est directeur de recherche en littérature occitane contemporaine au CNRS, militant occitaniste depuis les années 1960, et travaille depuis 1976 aux commissions du Parti Socialiste sur les problèmes régionaux. Le texte qu’il présente au ministre est notamment le fruit de 400 auditions et 15 missions de consultation en régions.
Il devait s’articuler autour de trois thèmes :
- déterminer la place des cultures régionales dans l’action culturelle et la création contemporaine
- favoriser les échanges entre les cultures régionales
- soutenir la création artistique régionale
Introduit notamment par un rappel de la définition de la culture exposée par l’UNESCO à Helsinki en 1972, il débute par un constat : nonobstant les traités internationaux, la France évite de s’engager en faveur des langues et cultures minoritaires et se replie sur une logique uniformisatrice.
Le rapport se décompose en deux parties. Dans la première, Henri Giordan rappelle que la « concentration des forces créatrices à Paris » a caché le « sous-développement global de la vie culturelle française », et propose en conséquence des mesures pour pallier le manque de politique à l’égard des langues minoritaires, d’abord par l’établissement d’une véritable concertation et d’un débat. Il conseille même la création d’états généraux de la langue, voire de conseils régionaux de la culture et de l’audiovisuel, puis poursuit avec la nécessité de donner de nouvelles priorités aux régions, dotées d’une politique régionale spécifique et d’agences techniques régionales ayant pour but d’accompagner les moyens techniques de production et de diffusion.
Pour l’auteur, de nouveaux espaces culturels régionaux devraient être envisagés à toutes les échelles : à l’intérieur même des régions, entre elles, et enfin à l’international. Cela afin de correspondre au mieux à la réalité culturelle locale, et de consolider la lutte contre « l'emprise du marché international des biens culturels » pour atteindre « un développement équilibré des échanges culturels en Europe ».
Dans sa deuxième partie, il décrit « une politique de réparation historique pour les langues et cultures minoritaires », par une politique volontariste de reconnaissance des cultures minoritaires. La promotion des langues via une nouvelle politique linguistique éducative et culturelle enrichira selon lui la langue française et l’armera au mieux face à l’anglais. Afin de soutenir ces langues, leur représentation à l’école, dans l’audiovisuel et dans la création artistique doit être encouragée, mais doit l’être également la recherche fondamentale, par la création d’une commission de la recherche sur les langues et cultures minoritaires, ou encore d’un centre national de documentation, de recherche et d’échange sur les langues et cultures minoritaires. Pour mettre ces politiques en place, Giordan insiste sur le fait que ce soutien ne « nécessite pas des moyens budgétaires très importants » car « l’essentiel [...] est de parvenir à insuffler un esprit nouveau et de définir les étapes d’une politique à moyen et long terme ».
Il conclut en appelant à la fin de l’oppression culturelle, et en plaidant pour une avancée décisive vers la citoyenneté culturelle.
L’élection de François Mitterrand, puis d’une majorité législative de gauche de coalition sur la base du Programme commun, est vécue par les acteurs et militants de la cause des langues de France comme une potentielle révolution dans le paradigme unilingue pluriséculaire de l’État central. Le Programme commun sera concrétisé dans les 110 propositions pour la France (programme de l’élection de 1981), dont la proposition 56 indique que « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ». Mais ce qui concentre avant tout l’intention des défenseurs des langues de France, c’est le discours à Lorient du candidat Mitterrand du 14 mars 1981, où il déclare que « c’est blesser un peuple au plus profond de lui-même dans sa culture ou dans sa langue, si l’on nie le droit à la différence ». Il proclame ce « droit à la différence » et assure que « le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle ».
La commande de Jack Lang d’un rapport sur « l’épanouissement des différences linguistiques et culturelles » se définit autour de deux axes de réflexion : imaginer les procédures adaptées pour déterminer la place des cultures et langues de France dans l’action culturelle, et concevoir de potentielles ouvertures culturelles vers l’étranger. Le ministre demande également à Henri Giordan de faire l’inventaire des réalisations et des projets afin d’en assurer le développement, et faire vivre ainsi les régions par leurs cultures endogènes ; puis il lui demande de proposer des mesures permettant de coordonner l’action culturelle en articulation avec différents domaines (enseignement, radiotélévision, environnement, recherche…)
Le ministère de la Culture, de 1981 à 1986, sera plus favorable aux propositions relevant des langues dites régionales que le ministère de l’Éducation nationale. En 1984 une proposition de loi sur les langues et cultures régionales est déposée par Jean-Pierre Destrade, en correspondance avec le groupe de travail de Giordan, mais le gouvernement ne l'inscrit pas à l’ordre du jour. Laurent Fabius lui-même ne tranchera pas entre les deux ministères et la défaite aux élections législatives de 1986 ramènera la droite au pouvoir, peu encline à poursuivre les travaux de la majorité précédente. Le 14 octobre 1988, une nouvelle proposition de loi sur les langues et cultures régionales est enregistrée, cette fois par les communistes qui sont toujours dans l’opposition.
Durant la séance du 21 avril 1982 à l’Assemblée nationale, Michel Debré (RPR, Gaulliste) député de la première circonscription de la Réunion, pose une question orale à Jack Lang, ministre de la Culture. Après avoir énuméré certaines des recommandations du rapport, le député dit ne pouvoir que « s’inquiéter de cette tendance », à « l’opposé de l’effort des générations qui par brassage ont fait la France, c’est-à-dire la Nation ». M. Debré insiste également sur le fait qu’une distinction entre citoyenneté politique et culturelle ne peut que vouloir dire qu’il y a une composante ethnique et donc raciale, sous les protestations des socialistes. Jack Lang se contentera en réponse de lui dire que le véritable enjeu est le droit à la différence. Il inscrit ce rapport dans la volonté du gouvernement d’amorcer la décentralisation, et rappelle que Jacques Chirac déclarait le 10 avril 1981 devant le cercle occitan de Narbonne qu’il était « tout à fait partisan du bilinguisme dans le cadre d’institutions régionales qui auraient toute autorité sur ce point pour prendre des mesures appropriées dans le domaine de l’enseignement, des médias, de la vie publique. »
La presse régionale, d’abord, exprime la crainte de voir au sein d’une région s’imposer une langue régionale au détriment d’une autre - au niveau de la signalisation, par exemple - dans une sorte de répétition de la politique jacobine nationale à l’échelle locale (L’Indépendant du 27 mars1982). Elle pointe parfois la contradiction entre ce que dit et fait le ministre de la Culture quand, au même moment, il « parachute » en régions les projets de la capitale, signe d’une « décentralisation culturelle ignorant les créateurs régionaux » (La Marseillaise, 13 mars 1982). Enfin, en avril 1982, le journal Rot un Wiss parle de « devoir de réparation historique. »
Dans la presse nationale, les réactions sont partagées entre la sympathie (Libération, l’Humanité...) et l’hostilité (Le quotidien de Paris, le Figaro...), quand le rapport et ce qui en découle ne laissent pas tout simplement indifférent.
Malgré quelques annonces et quelques avancées, le journaliste Roger Cans constate dans un article du Monde du 7 novembre 1985 que les langues sont « marginalisées par l'État français », et il se demande si les langues régionales « seront sauvées par l'Europe ». Il déplore une « situation [qui] semble désespérée » et où « presque 100 % des enfants nés en Bretagne sont aujourd'hui exclusivement francophones ». Henri Giordan y est cité, dénonçant « la léthargie française [qui] nous fait glisser vers la soumission aux autres pays européens, plus éveillés », c'est-à-dire déjà plurilingues et donc mieux outillés pour vivre l'Europe communautaire.
Le Rapport Giordan reste le symbole de l'ouverture institutionnelle de l’État sur la question des langues régionales : le fait même que ce rapport, complet et audacieux, soit une commande du ministère de la Culture montre que le gouvernement — ou tout du moins une partie de celui-ci — peut être porteur de ces espoirs sur la « démocratie culturelle ». Cependant, le rapport restera au final une déclaration d’intention, qui ne donnera lieu qu’à des actions symboliques pour les langues dites régionales dans le corpus légal. Les avancées principales se feront par voie réglementaire, c’est-à-dire circulaires et décrets, moins difficiles à mettre en place mais plus fragiles et peu engageants. De la même manière, ces changements ne se répercutent pas au niveau international, la France continuant à éviter de s’engager sur les langues et cultures minoritaires.
1982-83 : les circulaires Savary autorisent l’expérimentation du bilinguisme à l’école avec une définition des horaires, du programme, du personnel formé (136 000 élèves concernés en 1984-1985)
1984 : le député Jean-Pierre Destrade (PS) dépose un texte pour « rendre possible en tout point du territoire national l’enseignement des langues et cultures de France » et même de « garantir l’usage des langues de France dans les domaines juridique, administratif et dans tous les actes de la vie publique ». La proposition de loi ne sera ni discutée ni votée.
1985 : le Conseil National des Langues et Cultures de France est créé ; le CAPES de breton est instauré par voie réglementaire.
1989 : la loi d’orientation de Lionel Jospin confirme la place des langues régionales à tous les niveaux de l’enseignement. Elle donne un véritable statut aux enseignants (plusieurs centaines de professeurs certifiés à ce jour) et à l’enseignement de ces langues (loi du 12 Juillet 1989, article 1 : « La formation donnée par l’Éducation Nationale peut comprendre un enseignement des langues et cultures régionales »).
1991 : le CAPES est créé pour l’occitan, le corse, le basque et le catalan
1992 : les langues mélanésiennes sont prises en compte sur leur territoire
1995 : la circulaire Bayrou réaffirme l’engagement de l’État de veiller à un élément essentiel du patrimoine national. Elle déclare le recrutement d’un inspecteur général.
1996 : le catalan et l’occitan figurent comme options au CAPES de lettres modernes
2000 : le CAPES de créole est créé
Camille Chabaneau est un philologue et universitaire né et mort à Nontron (1831-1908). D’abord employé des Postes, il s’intéresse aux langues romanes en autodidacte, dont l’occitan. Majoral du Félibrige en 1876, il est nommé en 1878 professeur à l’université de Montpellier alors qu’il n’a pas le baccalauréat.
Il fait partie des fondateurs de la Société pour l’étude des langues romanes et de sa revue, la fameuse Revue des Langues romanes.
Camille Chabaneau fait partie des plus importants philologues occitans de la fin du XIXe siècle, qui permirent de révéler l’importance et l’ampleur du corpus textuel occitan du Moyen Âge.
Luènh de totes los prejutjats qu'òm pòt encara portar sus una literatura dicha regionala de França, l'universitari alemand Georg Kremnitz a probable lo mielhs exprimit la situacion dins la quala se tròba l'òbra, excepcionala a mai d'un títol, de l'escrivan roergàs Joan Bodon :
"Bodon es un dels mai grands escrivans del monde modèrne. S'aviá escrich dins una lenga majoritària la siá votz seriá percebuda de pertot." Dins la mòstra l'escrivan Ives Roquèta escriu de l'òbra de Joan Bodon que "la lenga d'òc al sègle XX n'a pas d'òbra a presentar al monde mai fòrta, mai ponhenta, mai tonica dins sa sinceritat amara, mai esteticament concertada tanben..."
Joan Bodon, que la siá òbra ne cèssa de ressonar per son extraordinària marginalitat emai universalitat a l'un còp, escrivan de l'inumana condicion, apareis per totes los mai totas las que lo descobrisson coma un gigant indenegable de la literatura contemporanèa.
Joan Bodon escriu per tal d'existir dins una vida que n'a pas cap de sens, tanplan coma l'Istòria. Mas Bodon escriu tanben per tal d'estar legit, dins una lenga simpla, clara, evidenta e dirècta.
Mòstra concebuda per Ives Roquèta, Patríc Divaret e Patrici Baccou en 1993 pel musèu de Sent Laurenç d'Òlt en Avairon. Es estada reactualizada en 2016 pel CIRDÒC.
Le Bon soir des moundis es un tèxte de poesia borlesca en occitan, pro enigmatic, construch en vèrs irregular coma un inventari de las insultas e vòt de malastre. Es datat del mitan del sègle XVIII, estampat en fulhet e conegut per un sol exemplar conservat a la Bibliothèque universitaire de l’Arsenal (Tolosa-1).
Aquel tipe de document a difusion populara es pro rar dins las colleccions publicas. Aparten pasmens a un còrpus abondós de tèxtes borlesques e carnavalesques que compausan una granda part de la literatura occitana de l’epòca modèrna (sègle XVI-fin sègle XVIII) dont Tolosa es un dels principals fogals a l'entorn del fòrça famós poèta Pèire Godolin (1580-1649).
Pauc conegut, descrich per le sabent Jean-Baptiste Noulet dins son Essai sur l’histoire littéraire des patois du midi de la France au XVIIIe siècle (Paris : J. Techener, 1859, p.172) coma contenent un « tissu d’ordures et d’injures dégoûtantes, en usage, ce semble, parmi le bas peuple, à la fin du XVIIIe siècle » (teissut d'orduras e d'injúria desgostanta, en usatge, çò sembla, demest lo bas poble, a la fin del sègle XVIII) lo percebrem uèi al contrari coma un testimoniatge preciós de la lenga populara dels Tolosencs, de lors divertiments e de lor umor dins una cultura collectiva fòrtament emprenhada de carnavalesc.
Lo fulhet conten al revèrs un autre tèxte en francés titolat « Pour les femmes » (Per las femnas) (e non “Contra” coma o pretend Noulet) qu'es un argumentari de defensa de las femnas, argüissent lor natura egala veire superiora a l’òme.
Le bon soir des moundis. Tust, Tust, quié-là ? [Toulouse] : [s.n.], [17..]
Aquel fulhet que conten dos tèxtes estampats al rècto e al versò es conegut per un sol exemplar religat amb d’autras brocaduras en occitan dins un recuèlh eissit de la colleccion de l’erudit e bibliofila occitanista Frix Taillade (1819-1901) que sa bibliotèca es estada aquesida en 1906 per la bibliotèca de l’Universitat de Tolosa. Es uèi conservat dins lo fons ancian de l’Universitat de Tolosa (Bibliotèque universitaire de l’Arsenal - SCD Toulouse-1 ; quòta : Resp 35341-3/26).
Aquel document occitan tolosenc es imprimit sus un fulhet rècto-verso de format mejan (390 × 185 mm) que se pòt aparentar a de produccion populara de còlportatge que propausava a la venda ambulanta d'obratges estampats a feble prètz. Aquela practica a grandament obrada a la bona difusion de nombrosas òbras entre l'Edat Mejan e lo sègle XX. Las òbras de Pèire Godolin, Jasmin, Mesté Verdié e d'unes almanacs felibrencs son per exemple estada largament difusats mercés al còlportatge.
Sens data ni nom d’autor o d’estampaire, es estat datat posterior a las annadas 1720-1730 del fach de la mencion del « pape de Hollande » (Papa de Olanda). Es possible de veire dins aquel tèrme una allusion al esquisma provocat a las Províncias-Unidas (actuals Païses-Basses) per lo prelat catolic Dominique-Marie Varlet (1678-1742), avesque in partibus de Babilònia, excomunicat en 1725 per aver administrat de sagraments a las Províncias-Unidas mentre qu'èra estat relevat de sas foncions, e en oposicion als òrdres del papa. Refusant de se sometre al Sans Ses, Varlet fonda alara una glèisa catolica esquismatica a Utrecht, que serà apuèi coneguda jos lo nom de Église vieille-catholique (Glèisa vièlha-catolica) o Union d’Utrecht.
Lo rectò conten « Le bon soir des moundis », seguit del jos-títol « Tust, Tust, quié-là ? ». Lo verso content un autre tèxte, en francés aquel es titolat « Pour les femmes » (Per las femnas).
Le bon soir des moundis se compausa de doas partidas. La primièra es una lista d’injúrias popularas en occitan. Mantunas mancan pas de vèrbia, d'unas relèvan quasi de l’absurde : Capèl de ressegaire, que le mèstre non val gaire, Visatge de pautrada, fisionomia mancada, Frut d’espital, enfant de còr de Marselha, Visatge de cuèr bolhit, visatge de trenta-sièis faiçons ...
La segonda es titolada « Passen as souhaits » e enumèra de vòts absurdes e borlesques. Tornamai, los vòts en question sofrisson pas de la comparason amb las insultas que los precedisson, al nivèl de la riquesa imaginativa, folastre e fantasista : Te soèti las perpelhas coma una bòta de rafes, Te soèti las dents e la machoara rengadas coma las nòtas de musica. Nos saram de còps de l'ambient d'un tablèu de Jérôme Bosch : Te soèti que tas costèlas serviscan de cabana al diable per se metre a l’abric del solelh, Te soèti que quand te mocas, te mocas la cervèla, Te soèti que Lucifèr te trigosse per de vinhas podadas de frèsc, juscas que siás en brotons. La calcavièlha es pas luènh darrièr lo bofon e l’òbra s'enriquís d’una dimension quasi inquietanta de per la fantasiá absurda e desbridada de l'imaginacion que ne fa pròva. Emai lo decòr quasi familièr de Tolosa deven fantasmagoric : Te soèti que le dòma dels Carmes e des Recolets te serviscan de pendents d’aurelhas, Te soèti quatre caissals coma le Pilièr d’Orleans.
Al tèrme de trenta-sièis vòts se tròba una Respounso (responsa), que se limita, en un desenat de linhas, a d’autras insultas e una seria de bon soir dins lo meteis esperit. Lo tot se clava per la senténcia amix eron, amix sion.
Ne sabèm pas mai sus l’identitat dels dos interlocutors ni sus lor garolha..
Lo tèxte francés imprimit al verso del fulhet pòrta lo títol Sur les femmes, sens mai de precision. Se seriá un pauc exagerat e anacronic de lo qualificar de feminista, es pasmens un tèxte que plaideja - en aparéncia - l’egalitat entre òmes e femnas, emai la superioritat d'aquelas sus la gent masculina : “De plus l’origine et le nom de la femme, selon l’Écriture sainte, est plus noble que celui de l’homme” (Emai, l'origina e lo nom de la femna, segon l'Escritua Santa, es mai nòble qu'aquel de l'òme). Lo mens que se'n pòsca dire es qu'es en rompedura totala de ton e d'atmosfèra amb la partida occitana del rècto. I cal veire un elògi carnavalesc ? L’inversion de las valors es una de las basas de Carnaval, es possible que lo plaidejat en favor de la presa de poder de las femnas dins la societat relèva en realitat del meteis esperit subversiu e provocator que la partida occitana.
S'aquel tipe de documents es rare uèi dins las colleccions publicas, aquò vòl pas dire qu'èran pas nombroses dins la produccion estampada de difusion populara, en particulièr a Tolosa, que foguèt dempuèi la fin del sègle XVI un fogal de literatura borlesca, satirica e popular d'expression occitana.
Es malurosament dificil de reconstituir lo ròtle e la « vida » que podiá aver un tal tèxte dins lo Tolosa del sègle XVIII. Son format, son supòrt e son contengut convidan a pensar que s'agís pas d’escriches per èsser legits mas probable diches o jogats. S’agiriá d’un tèxte carnavalesc ? Sabèm l’importància del carnaval dins l’anciana Tolosa, coneguda per de nombroses escriches, dempuèi Godolin al sègle XVII. Mantuns passatge semblan dirèctament inspirats del grand poèta popular tolosenc Godolin, de noms son tirats de sas òbras, coma Ramonet l’Asclaire al mens que s'agisca de folclòre tolosenc qu’aviá espleitat Godolin dins sas òbras. Sabèm que Godolin a représ mantuns personatges de l'imaginari local, coma Tòcasòm.
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Mai d'un luòc emblematics de Tolosa son citats dins lo Bon soir des moundis, coma lo Convent des Carmes, aquel dels Recollets e aquel dels Cordeliers, o encare la glèisa de la Dalbade, le quartièr de la Naubernat, lo « pont » e sas « lunas », comprendre lo Pont-Neuf (las « lunes » son probable los sièis desgolidors que lo perçan), o encara lo Pilier d’Orléans, celèbre pilar de la catedrala Saint-Étienne al pe del qual es enterrat Pierre-Paul de Riquet.
D'unas d'aquelas insultas seràn represas per lo farsejaire bordalés Meste Verdié (1779-1820) dins sa farça Cadichoune e Mayan (1819) e indica una cèrta difusion d'aquel tèxte, per via escricha o orala.