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Lagarda, Andrieu

 A travers les prérégrinations de son personnage, M. Lapluma, et les dialogues souriants et teintés d'humour qu'il entretient avec lui, André Lagarde donne au lecteur de très nombreux et très utiles conseils pour s'exprimer et écrire une langue occitane qui soit à la fois moderne et enracinée dans son histoire et dans la parole vivante.
Un livre utile à tous ceux qui écrivent en occitan aujourd'hui et indispensable à ceux qui apprennent la langue occitane et veulent éviter de tomber dans les défauts d'une langue mal maîtrisée et trop influencées par le français.
Les textes ici publiés sont issus de chroniques publiées antérieurement dans la revue Gai Saber.

 

 

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Pigüé : une communauté occitane dans La Pampa argentine
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

En 2012, le retrait de la présidente Cristina Kirchner pour raisons médicales, conduisait le vice-président Amado Boudou aux plus hautes fonctions de l'État argentin. Comme son patronyme le laisse supposer, l'homonyme du célèbre auteur occitan Jean Boudou possède bien des racines aveyronnaises. Il est l’un des descendants des colons de Pigüé, ville fondée par des migrants aveyronnais en 1884. 

L’identité pigüense, aujourd'hui argentine mais encore fortement matinée de culture aveyronnaise (expressions et toponymie occitane, gastronomie, culture, etc.) nous rappelle que l’Occitanie fut autant terre d’immigration que d’émigration au cours de son histoire. De ces migrations d’occitanes demeure une diaspora qui conserve une part de son occitanité, ici en Argentine ou là en Calabre. 

L'Eldorado argentin

Au XIXe siècle, les problèmes que connaît la viticulture aveyronnaise conduit de nombreux habitants à rechercher des cieux plus cléments en France, en Europe ou à l'étranger. L'Argentine et ses grands espaces constituent une terre d'élection pour les migrants, dont l'installation est d'ailleurs favorisée par le tout jeune État.

Ancien militaire français ayant participé à des campagnes en Argentine, l'aveyronnais Clément Cabanettes fait partie des pionniers de la colonisation. Fondateur de la première compagnie téléphonique du pays, ce natif de Lassouts fait l'achat de terrains au lieu-dit Pigüe, en plein cœur de la pampa argentine. Des terres qui aux alentours de 1880, sont encore à l'état sauvage, et qu'il lui faut dès lors valoriser.

Faisant la traversée jusqu'à son pays natal, il convainc sur place plusieurs dizaines de familles de quitter un quotidien particulièrement difficile pour tenter l'aventure de l'Eldorado argentin. Après trois mois de voyage, une quarantaine de familles aveyronnaises s'installent ainsi le 4 décembre 1884 à Pigüé.

La jeune colonie prend place dans une zone semi-désertique, ancienne terre des Indiens mapuches à l'origine de son nom. C'est donc dans un espace vierge de l'influence espagnole que les premiers colons aveyronnais fondent leur cité nouvelle. Les débuts s’avèrent particulièrement difficiles. Les colons découvrent des conditions climatiques et de culture très différentes de celles qu'ils connaissaient en Aveyron. Mais ces obstacles ne freinent pas l'arrivée continue de nouveaux migrants attirés par les promesses du Nouveau Monde, et la population croît de façon exponentielle. La situation des habitants de Pigüé va par ailleurs s'améliorer dès les débuts du XXe siècle.


Pigüe l'occitane ?

Les premières décennies de Pigüé sont marquées par une forte endogamie au sein de la communauté aveyronnaise. Celle-ci favorise d'autant la transmission de la culture et de la langue occitanes, encore confortée par le flux constant de nouveaux migrants aveyronnais jusqu'au début du XXe siècle. Les veillées, cérémonies et réunions de famille sont autant d'occasion de se remémorer le pays quitté, à travers récits et chansons en occitan, au rythme de la bourrée. La présence d'une paroisse et d'une institutrice françaises dès les premiers temps de la fondation puis, la création d'associations viennent conforter la permanence de cette langue et, dans une moindre mesure, celle de l'occitan.

La langue d'oc est en effet la première victime de l'assimilation progressive à la société argentine des colons aveyronnais, tout particulièrement celle des seconde et troisième générations. Une acculturation favorisée par de nombreux facteurs : politique assimilatrice de l'État argentin sous la présidence Sarniento, proximité linguistique, mais également, ici comme ailleurs, rejet plus ou moins conscient des jeunes générations d'un « patois domestique »  jugé incompatible avec la progression sociale dont bénéficient peu à peu la plupart des Pigüenses.

Cartes de l'Aveyron et de Pigüé sur un mur de la ville. Photographie de Jiròni B. CC-BY-SAAvant même la rupture provoquée par la première guerre mondiale entre colons de Pigüe et leurs familles demeurées en France – la réussite affichée par les cousins argentins mais surtout la démobilisation lors du conflit sont alors sources d'amertume - l'occitan va progressivement être abandonné par les Rouergats au profit d'abord du français puis du castillan. Ainsi, si la langue perdure quelques années encore dans la sphère publique, apparaissant çà et là dans la presse locale qui publie ponctuellement mais de plus en plus rarement des textes en occitan (cf. El Independentie du 13 octobre 1901, « Fraire Bourtoumiéu de Louiset »), elle est progressivement reléguée aux grands temps de la vie familiale et fêtes traditionnelles, sans disparaître complètement.

Dans les années 1970, une équipe de chercheurs toulousains se rend à Pigüé pour se pencher sur l'histoire et l'évolution de cette ancienne enclave aveyronnaise en Argentine. L'ancienne colonie est depuis devenue une ville et compte alors près de 12 000 habitants, dont 30 à 40% attestent des origines aveyronnaises. Surtout, près de 90 ans après sa fondation, une grande part de la population de Pigüé parle encore l'occitan (12% - une tranche uniquement composée d'individus de plus de soixante ans) et beaucoup la comprennent (70%).(cf. Les Aveyronnais dans la pampa, fondation, développement et vie de la colonie aveyronnaise de Pigüé de 1884 à 1992, Éditions Privat, Toulouse, 1977, p.265).

Pigüe et la France

Pigüé n'est plus aujourd'hui à proprement parler une enclave occitane ou même française. Les liens entre la France et ses « cousins » d'Amérique, demeurent malgré tout étroits, en dépit de la parenthèse de l'entre-deux-guerres. En 1984, un groupe d'Aveyronnais se rend ainsi à Pigüé pour célébrer les cent ans de sa création par ces colons originaires de leur département, et dont le rôle est aujourd'hui encore inscrit dans la pierre, sur les plaques de rue comme celle de la « C. de Rodez ».

Si les exemples de migrants de pays d'oc installés en Argentine sont légions, Béarnais et Mazamétains notamment, Pigüé demeure un exemple rare d'une colonie occitane organisée au cœur de la pampa.

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L'inventeur du sermon du "Curé de Cucugnan" : conférence .. / par M. le Dr P. Albarel
Albarel, Paul (1873-1929)
Avant de devenir célèbre par sa parution dans Les Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet et d'être adaptée au cinéma par Marcel Pagnol en 1954, l'histoire du Curé de Cucugnan trouve son origine dans l'Aude sous la plume du poète narbonnais Hercule Birat. Elle sera reprise par la suite par Blanchot de Brenas et par Achille Mir. C'est la généalogie de cette oeuvre et ses multiples transformations que nous dévoile Paul Albarel dans la conférence donnée au Nouveau cercle industriel et commercial de Narbonne en 1927.
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Fables et poésies patoises / par F. R. Martin Fils
Martin, François-Raymond (1777-1851)
Recueil de poésies de François-Raymond Martin fils, poète et lexicographe qui revendique sa filiation avec Auguste Moquin-Tandon. Ce recueil contient des contes et des fables en vers languedociens.
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Leis républicaino prouvençalo : chansons / Joseph Désanat
Desanat, Joseph (1796-1873)

Joseph Désanat naît à Tarascon le 2 novembre 1796 et meurt dans cette même ville le 23 décembre 1873. Il est l'auteur d'un grand nombre de brochures poétiques qui se distinguent par leur caractère politique comme il l'indique au titre de son premier recueil publié à Marseille en 1831 : Lou troubadour natiounaou vo lou chantré tarascounen : recueil dé pouésiou poulitiquou, bachiquou, pastouralou, etc., en vers prouvençaou.


Désanat exerce successivement les métiers de taillandier, forgeron, courtier en blé avant de s'installer à Marseille dans les années 1837 où il devient courtier, puis charcutier à partir de la Noël 1841. C'est dans l'année 1841 (29 janvier) qu'il lance le journal lou Bouil-abaïsso, hebdomadaire publié régulièrement jusqu'en juillet 1842 (n.77). Une seconde série paraîtra de 1844 à mars 1846. Aux dires de Désanat, le journal connaîtra 220 abonnés et sera tiré à 500 exemplaires.


Par son journal Désanat devient un éveilleur de la conscience occitane en réunissant autour de cette publication à la fois érudits, notables provinciaux et poètes ouvriers comme Jasmin, Daveau, Pélabon, Peyrottes, Arnaud, Chabert, Vire. Ceux-ci lui adressent régulièrement leurs poèmes qu'il nomme «  peis » pour les publier dans son journal, son « oulo » dira-t-il.


En 1848 (22 février), la IIe République, présidée par Louis-Napoléon Bonaparte, succède à la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe. Elle instaure le suffrage universel et prend des mesures sociales demandées par la classe ouvrière. La démocratisation sociale se traduit par des scènes de fraternisation de la bourgeoisie avec le monde ouvrier contre la monarchie. La République proclame le droit au travail. La fraternité s’ajoute à la liberté et à l’égalité dans la devise de la République.


C'est dans ce contexte qu’apparaissent les œuvres des premiers poètes ouvriers (Victor Gélu, Charles Poncy, Jean Reboul, Louis Vestrepain...) qui s'attachent à décrire le monde du travail et à afficher les revendications sociales. Parmi-eux, Désanat publie en 1848 Leis républicaino prouvençalo : chansons nouvelles de circonstance en vers provençaux.

Lou vote universel. Air de Benini dans le Bouffe :
           Veici l'èro démocratiquo

Su nosti scèno politiquo,

Restaren pus espetatour,

Arro sian toutis électour

De parias nia pu ges en Franço

L'houro de nosto délivranço

A demouli la rouiouta,

           Toutis an lou dret de vouta.
(Désanat, 1848, p. 6)

Signature de Joseph Désanat

Pour saluer la jeune République, Désanat annonce un grand « projet d’écriture républicaine » en indiquant au dos de son ouvrage qu'il fera paraître « le 15 de chaque mois une livraison en brochure » qui « contiendra constamment de Chansons nouvelles inédites toutes palpitantes d'actualité républicaine ».



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La bandiero doou mariagi ; L'estello doou bastard, etc / Jules Lejourdan
Lejourdan, Jules (1819-1881)
Recueil de poèmes de Jules Lejourdan (1819-1881) connu comme courtier et chansonnier marseillais, collaborateur de plusieurs journaux provençaux Lou Rabaiayre, lou Caçaire, Lou Galoy prouvençaou.
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Lenga d'òc/Lengo d'o : Festenau Rescontre 2017 / Tè Vé Òc
TèVéÒc. Producteur
Cros, Amy. Metteur en scène ou réalisateur
Émission du 10 février 2017

Mettre en avant la langue et la culture d'oc, c'est la ligne directrice du Festival de vidéo amateur Rescontre. Cette manifestatin présentant des courts-métrages de toutes sortes s'est tenue à Saint-Gervasy, dans le Gard. Il constitue une vitrine annuelle pour les vidéastes amateurs.
Rescontre a célébré sa 7e édition avec des œvres diverses, preuve qu'il existe une attente autour de la vidéo amateure. Nous vous proposons dans cette émission une revue de l'édition 2017, que nous avons orientée sur la création et la transmission.

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Ostau dau país marselhés

Le "breton" est parlé en Bretagne, le "corse" en Corse, cela est logique. Mais sur quel territoire parle-t-on la langue d'oc ? Et si une fois que ce territoire et ses limites identifiées (cela est fait depuis suffisamment longtemps, mais cela n'a pas été si évident) comment faire pour lui donner un nom, en sachant qu'à l'intérieur de cet espace, il y a un peu d'Italie, un peu d'Espagne, un bon morceau de France, sans parler des subdivisions (Piémont, Provence, Quercy, Rouergue...). Ici, l'histoire et la géographie, qui aident habituellement, n'aident pas. 

- Deux problèmes en fait : le nom de la langue : òc, d'accord, mais également au fil des siècles "roman", "provençal", "gascon", "patois du Midi", et j'en passe. Aujourd'hui on parle d'"occitan" dans ses différentes variantes, et c'est de cela que je vais parler, mais nous savons bien que cela n'est pas évident pour tout le monde. Il faudra donc raconter l'histoire de ces dénominations. 

De là le second problème : comment nommer l'espace où l'on parle occitan ? Il faudra donc raconter l'histoire du terme Occitanie et les différents débats qu'il a provoqué, aujourd'hui encore. 

 

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Des Rouergats en Argentine / Sèrgi Gairal
Gairal, Sèrgi (1948-....). Conférencier
Conférence de Serge Gayral enregistrée le 09/07/2006 au cours de la 30e édition de l'Université Occitane d'Été au Centre Universitaire Vauban à Nîmes dont le thème était : Occitanie, terre d'accueil et de partance.

Serge Gayral, professeur présente l’émigration aveyronnaise en Argentine au XIXème siècle, phénomène qui est à l'origine de son roman en occitan Delà la mar (Sèrgi Gairal, Delà la mar, [Tolosa] : Institut d'Estudis Occitans, 2004.). 
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La Navarre et les troubadours occitans : histoire d'une rencontre frustrée / María Elena Roig Torres
Roig Torres, María Elena. Conférencier
Conférence de María Elena Roig Torres enregistrée le 11/07/2006 à l'occasion de la 30e Université Occitane d'Été au Centre Universitaire Vauban de Nîmes dont le thème était : Occitanie, terre d'accueil et de partance.

La chercheuse de l'université de Barcelone, après avoir rappelé l’influence de la lyrique des troubadours en Europe au Moyen-âge, réalise un exposé sur les limites de son étendue sur la région Navarre, pourtant voisine.
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