Auteur | CIRDÒC-Mediatèca occitana | |
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Editeur | CIRDÒC-Mediatèca occitana | |
Sujet | Daude de Pradas. Dels Auzels cassadors Fauconnerie -- Moyen âge Chasse -- Moyen âge | |
Source | Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers | |
Période évoquée | 12.. | |
Type de document | Text | |
Langue | fre | |
Format | text/html | |
Droits | ©CIRDÒC-Mediatèca occitana | |
Réutilisation | Licence ouverte | |
Permalien | http://occitanica.eu/omeka/items/show/12729 | |
Création de la notice | 2016-03-08 (Benjamin Assié) | |
Mise à jour de la notice | 2016-03-11 (Aurélien Bertrand) | |
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Le Dels Auzels cassadors du troubadour rouergat Daude de Pradas est une œuvre unique dans le corpus de l’écrit occitan du Moyen Âge. Ce traité de fauconnerie en occitan de 3792 vers octosyllabes, composé avant 1248 reprend plusieurs traités de fauconnerie bien connus. Son caractère unique au sein du corpus occitan - seul traité de ce genre qui nous soit parvenu - en fait un document particulièrement intéressant pour l’histoire des mœurs aristocratiques, mais surtout pour le vocabulaire de la fauconnerie grâce aux descriptions très détaillées des oiseaux qu’il contient.
On connaît cinq copies manuscrites du Dels Auzels cassadors, dont une copie moderne :
Les différentes versions de la vida de Daude de Pradas (présentes dans les chansonniers A, B, I et K) nous disent qu’il est originaire du Rouergue, d’un bourg nommé Pradas, près de Rodez - sans doute l'actuel Prades-Salars. Si aucune source historique ne confirme son titre de chanoine de Maguelonne, l’auteur de sa vida note que Daude « savait beaucoup de la nature des oiseaux de chasse ». De ce troubadour qui vécut au cours des trois premiers tiers du XIIIe siècle il est à noter qu’aux côtés des poésies lyriques qui nous sont parvenues, il se distingue par la composition de deux textes didactiques, le Dels Auzels cassadors ainsi qu’un poème sur les Quatre vertus cardinales dédié à Étienne de Chalençon, évêque du Puy de 1220 à 1231.
C’est vers le XIIe siècle qu’apparaissent les premiers véritables traités de fauconnerie, dont la pratique constitue un élément central de la culture aristocratique médiévale. Ces traités, alors encore en latin, enseignent les moyens de dresser les faucons, et surtout les remèdes pour soigner les maladies diverses auxquelles le rapace est sujet. C'est au cours du XIIIe siècle que ces traités passent dans le domaine des langues vernaculaires. Pour le domaine occitan, le Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas est le seul témoin que l’on connaisse. Il faut attendre le XVe siècle pour trouver deux nouvelles séries de recettes vétérinaires pour soigner les faucons, dont l’une est copiée à la suite du traité de Daude (BnF, ms. NAF 4506)1. Le traité de Daude de Pradas demeure remarquable pour ses descriptions minutieuses des oiseaux.
En un peu plus de 400 vers, Daude de Pradas se consacre d'abord à la description des oiseaux de proie employés à la chasse. Au chapitre XIV, il déclare qu’il y aurait sept « linhatges » de faucons, qu’il décrit dans les sept chapitres suivants, du « plus vilain » au « meilleur de tous » : le « lanier », le « pelegri », le « montari », le « gruër ho gentil », le « guirfals », le « surpunic » et le « britan ». Dans une seconde partie (v. 547-1961), Daude de Pradas traite de l’entretien et du dressage des oiseaux de chasse, et termine son traité par la classique partie vétérinaire, à savoir les remèdes contre les maladies des oiseaux ( v. 1968-3734).
Le traité de Daude de Pradas n’est pas une œuvre originale mais une compilation de plusieurs traités antérieurs en latin, « traduits et réordonnés en une suite thématiquement bien agencée »2 même si les sources ne sont pas explicitement mentionnées par l’auteur. Les spécialistes ont identifié quatre sources différentes au Dels Auzels cassadors : l’Alexander medicus, le Grisofus medicus, le Gerardus falconarius et le De cura accipitrum d’Adelard de Bath.
Dafydd Evans a signalé qu’un manuscrit du Clare College (Cambridge n° 15) contient ces quatre sources : « il me semble indiscutable que Daude a connu un manuscrit ayant de fortes ressemblances avec le manuscrit de Clare College, qui est le seul à contenir toutes les sources du traité provençal. »3
- Les auzels cassadors, poème provençal de Daude de Pradas ; publié avec une introduction par Dr. Sachs, Ire partie, dans Brandeburg, Wiesike'sche Buchdruckerei, 1865, 32 p.
Consulter sur Occitanica : http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/12727
- The romance of Daude de Pradas called Dels Auzels Cassadors : edited with introduction, summary, notes and glossary by Alexander Herman Schutz. Columbus, The Ohio State university press, 1945 (contributions in Languages and Literature, n° 11, Romance Language Series)
Nouvelle édition, faite à partir du ms. BAV Barb.lat. 4087. C'est l'édition qui fait encore référence.
↑1. On trouve une série de recettes vétérinaires en occitan dans un manuscrit picard de la fin du XIVe siècle (BnF, ms. NAF 18800) qui contient la plus ancienne traduction française du De falconibus d’Albert le Grand (f. 1–46). Ce traité contient une traduction occitane des noms de maladie (f. 26-44v) et des recettes vétérinaires en occitan d’une écriture du XVe siècle (f. 46v-48).
↑2. SMETS, An et VAN DEN ABEELE, Baudouin « Manuscrits et traités de chasse français du Moyen âge. Recensement et perspectives de recherche », Romania, 1998, 116, 3-4.
↑3. EVANS, Dafydd « Le traité de fauconnerie en vers provençaux : Dels auzels cassadors, son intérêt culturel », dans La chasse au moyen âge : actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979 / [organisé par le] Centre d'études médiévales de Nice. Paris : Les Belles lettres, 1980, p. 9-17.