Un premier groupe mixte s’est formé dans les années 1998/1999 autour de Pascal Caumont au sein de l’atelier de chant polyphonique du Conservatoire Occitan alors dirigé par Pierre Corbefin. Au fil des années, le groupe s’est étoffé jusqu’ à compter une vingtaine de chanteurs et le répertoire s'est diversifié (polyphonies, chants en occitan, en français, chants à danser).
Pascal Caumont, appelé à d’autres responsabilités a laissé la place à Guillaume Lopez puis à Jean-Jacques Casteret.
Depuis septembre 2008, la majeure partie des chanteurs s’est constituée en association et a été admise au sein de la Convergéncia Occitana.
Fanny Chatelain, musicienne et chanteuse formée par Pascal Caumont et Jean-Jacques Casteret a d'abord dirigé le groupe qui répète depuis la rentrée 2012 avec Bastien Miquèu.
L'association organise par ailleurs des stages de week-end souvent ouverts. Matiu Dufau, Daniel Frouvelle, Guillaume Lopez ou plus récemment Arnaud Cance nous ont fait découvrir d'autres aspects du chant polyphonique en Occitanie.
Depuis son existence, le groupe a participé à de nombreux concerts, animations et concours entre Toulouse et Barcelone. Les chants ont résonné pour la Fête de la Musique, pendant les Journées du Patrimoine, le Festival Déodat de Séverac, celui de Pavie et de Castelnau, dans les salles du Chapeau Rouge et de La Mounède à Toulouse ainsi qu’au cours des fêtes de nombreux villages et villes de la région.
Le groupe a animé jusqu'en 2015 la "cantèra de St Cyprien" , au marché , premier dimanche du mois, 11h.
Sourdure est Ernest Bergez.
Actif au sein de plusieurs formations aventureuses et dévouées aux expériences soniques (Kaumwald, Tanz Mein Herz, Orgue Agnès), Ernest Bergez développe depuis une dizaine d’années une forme hybride et idiosynchrasique de live électronique. Cherchant toujours la potentielle faille dans le réservoir des formes sonores connues, il s’est façonné une approche radicale de la composition à partir des logiques du collage et du détournement ; rencontre violente, combinaison incongrue, conflit d’échelle, asymétrie…Sous le nom de Sourdure, il s’attaque à l’immense friche des traditions musicales et orales d’Auvergne (airs populaires, bourrées, chansons de réveillés, marches de noces…) pour construire une musique composite, difforme, au delà des marges, mais étrangement et solidement ancrée dans le présent. Il aborde ce répertoire avec un esprit de recherche, dans ce qui s’apparente à une mise à l’épreuve totale : transformation des carrures rythmiques, dérive des tonalités, déclinaison des textes, mélanges d’instrumentariums, mais aussi révolution dans ses propres façons de faire. Des airs originaux, Ernest Bergez extrait un panel de caractéristiques : cadence, accentuation, couleur harmonique, micro-motifs, ornements, pour décliner à l’envie de nouvelles tournures mélodiques. La chanson devient un objet expérimental et l’appropriation une forme d’écriture.
Architecture à plusieurs strates, l’instrumentarium hybride de Sourdure repose sur quatre pôles : la voix qui « porte », le violon qui « tire », l’électronique qui « entoure » et la podorythmie (rythmes battus aux pieds) qui fait « avancer » le tout dans un mouvement hypnotique. Fiction sonore biscornue, chanson à potentiel polysémique, en français ou en occitan, chaque morceau est une enclave autonome, dotée de son microclimatémotionnel propre.
Ernest Bergez pratique une forme bricolée et spontanée de live électronique qui combine les manipulations de la musique concrète avec les techniques du dub jamaïcain et les assauts de la noise music. Les sonorités brutes de l’électronique côtoient des sons collectés au quotidien : motifs rustiques de violon, ébauches de chansonnettes, conversations chapardées à la volée, fragments de musiques anonymes. Derrière cette pratique en conglomérat, il y a le vœu de rapprocher le musical de la vie et d’ancrer l’écriture dans le vécu immédiat. La présence fantomatique et surréelle des sons « fixés » est utilisée comme un miroir, mais un miroir déformant et hasardeux qui ouvre un espace potentiel à la complexité des émotions humaines.
Dans la continuité de cette démarche, il s’intéresse aux musiques et danses traditionnelles du Massif Central (et du monde occitan par extension). La pratique du chant, du violon et de la danse alimente sa réflexion et son travail autour de la conscience modifiée dans l’acte musical (impact physique par combinaison de bourdon, mouvements cycliques, durées longues et effets de cadence, ritournelle comme « énonciation territoriale » spontanée et intime). Un modèle se profile : une musique toujours pareille, toujours différente.
Formé à l’ENM de Villeurbanne, puis au CEFEDEM Rhône Alpes, Ernest Bergez est Titulaire d'un Diplôme d'État de professeur en musiques actuelles amplifiées. Au cours de sa formation, il a suivis un « tutorat artistique » avec Jérôme Noetinger. Il enseigne actuellement au CRA.P à Lyon et intervient au Cefedem Rhône Alpes.