Joséphin Péladan (1859-1918), aussi connu sous le pseudonyme de Sar Péladan, est un écrivain français symboliste et idéaliste, wagnérien. Il s’intéresse aux sciences occultes et mystiques: d’abord membre de l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, il fonde ensuite l’Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal. Il est l’organisateur des Salons de la Rose-Croix. Il participe à de nombreuses revues artistiques et littéraires et est l’auteur de traités d'initiation et de tragédies.
Dans la lettre datée du 8 mars 1888, Mistral remercie Péladan pour “l’envoi” en son honneur, inscrit dans son ouvrage À Cœur perdu. Il s’agit probablement d’une dédicace manuscrite que Péladan aurait annotée dans un exemplaire envoyé à Mistral. Il n’est pas rare que Mistral reçoive et lise les ouvrages d’autres auteurs, après quoi il complimente le poète et fait une petite critique de l’œuvre, quitte à ce que celle-ci comporte des aspects négatifs.
Ici, il le remercie mais ne s’attarde pas sur la critique: “vous dire par écrit mon impression sincère serait compromettant, et je la garde pour moi”. Il est donc difficile de savoir exactement dans quel sens il faut entendre ce “compromettant”. Le personnage de Joséphin Péladan est tel qu’il ne peut pas laisser Mistral indifférent : ce dernier adopte dans la suite de la lettre un ton moralisateur, un peu sentencieux, il semble vouloir mettre Péladan en garde contre son attitude ou ses propos trop provocateurs, mais il reste vague et mystérieux, ne citant aucun fait précis. Peut-être cette lettre est-elle un bon témoin de la prudence caractéristique de Mistral.
La lettre suivante, datée du 13 février 1897, est plus sereine. Dans le temps qui sépare ces lettres, les deux hommes ont dû apprendre à se connaître davantage, du moins entretiennent-ils des liens amicaux: “nous vous remercions, ma femme et moi, de la charmante visite que vous nous fites le mois passé”. Péladan continue de lui envoyer ses œuvres en lui dédiant des épigraphes et Mistral salue chez Péladan autant l’œuvre poétique que l’homme : ce qui était probablement de la provocation dans la première lettre est devenu dans la seconde des “idées courageuses”, de l’“indépendance fière” et des “nouveautés fécondes”.
Ludovic Legré est issu d’une vieille famille bourgeoise marseillaise composée quasi exclusivement de commerçants. Il ne s’inscrira pas dans la tradition familiale puisqu’il suivra des études de droit jusqu’à devenir avocat. Il est également poète et historien mais surtout botaniste. C’est à la suite de son expertise que de nombreuses plantes rejoindront l’herbier ethnographique du Museon Arlaten. Il apporte aussi son expertise scientifique pour la rédaction du dictionnaire provençal-français de Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige. Il sera également secrétaire de l’Académie de Marseille jusqu’en 1904, il parraine d’ailleurs Frédéric Mistral pour son entrée dans cette même académie. Il entre en relation avec Mistral par sa cousine, mariée au frère aîné de Théodore Aubanel, Joseph, lui-même proche de Mistral.
Passioné par la poésie et la langue provençale, Legré a beaucoup correspondu avec Mistral. Il est notamment un des principaux organisateurs du passage que Mistral fit à Paris afin de promouvoir Mirèio (1859). On apprend dans la lettre de Frédéric Mistral à Ludovic Legré du 10 août 1858 que Mistral prévoyait d’y rencontrer Georges Sand, ce qui ne se fit pas, c’est Alphonse de Lamartine qui l'introduira dans le milieu parisien. Legré a également eu une influence sur le choix de la ville de Cassis pour toile de fond du second poème de Mistral, Calendau (1867). Si cela n’est pas clairement dit au sein de leur correspondance, Mistral le signale à Paul Meyer dans une lettre écrite en 1900 : “C’est lui [Legré] qui me donna l’admiration de Cassis et de son littoral, lors de ma poursuite d’Esterelle dans les strophes de Calendau.”
La Société pour l'étude des langues romanes est fondée en 1869 à Montpellier autour des romanistes Charles de Tourtoulon, Francesc Camboliu, Anatole Boucherie, Achille Montel et Paul Glaize. Ils sont rejoints dès le premier conseil d'administration par d’autres spécialistes comme Charles Revillout ou Octavien Bringuier. Par la suite, d’autres noms prestigieux les rejoindront avec d’abord Alphonse Roque-Ferrier, qui deviendra le secrétaire et principal animateur de la Société et de sa revue jusqu’au début du XXe siècle, puis Camille Chabaneau, ou encore Achille Luchaire. En 1870, la jeune Société crée une revue savante, la Revue des langues romanes, qui paraît pour la première fois en 1871.
La Société regroupe des chercheurs, enseignants, archivistes, bibliothécaires et érudits poursuivant des travaux de recherche en philologie romane (étude de langue et littérature ancienne des littératures romanes), et en particulier d’études occitanes. Mais la Société s'inscrit aussi dans une quête de reconnaissance de la langue d'oc comme grande langue de production littéraire aux côtés des autres langues latines. Cette quête rejoint les buts et les intentions du Félibrige, dont les fondateurs de la Société sont d’ailleurs tous membres.
La Société d’études des langues romanes devient rapidement le principal centre d’étude et d’édition de la recherche en domaine occitan et roman hors de Paris, et par ses publications, sera un contrepoint aux positions philologiques dominantes dans la France de la jeune IIIe République de l’après-défaite de 1870. En plein contexte de nationalisme exacerbé de l’après défaite de Sedan, l’université parisienne, derrière Gaston Paris, fort de ses chaires de professeur à l'École des Chartes, au Collège de France et à l'École pratique des Hautes études, entretient une idéologie centraliste et unitaire dans l’étude des questions linguistiques en France. Les positions de Paris vont jusqu’à nier l’existence de langues « véritables » sur le territoire national autres que le français officiel en proposant une carte linguistique formée d’une infinité de variations linguistiques locales à la périphérie du français officiel.
Face à cette vision, la Société et sa revue vont revenir aux sources et éditer quantité de textes littéraires, scientifique, administratifs en ancien occitan mais également valoriser la littérature occitane contemporaine en publiant les textes des grands auteurs occitans contemporains. Dans le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe siècle, la Société d’études des langues romanes fut donc un organe particulièrement important de ce que l’on nomma le mouvement de Renaissance d’oc, en œuvrant à la fois pour une décentralisation scientifique, la reconnaissance de la langue occitane et de la valeur de son patrimoine littéraire et écrit.
Le fonds de manuscrits conservé à la Bibliothèque universitaire Ramon Llull de l’Université Paul-Valéry de Montpellier documente la première période d’activité particulièrement riche de la Société, entre 1869 et 1900. Cette période est marquée par un développement des études romanes - et donc occitanes - dans les universités du Midi de la France avec la création de chaires auxquelles sont nommés des personnalités qui contribuent à la vie savante de la Société montpelliéraine : Charles Joret à Aix-en-Provence, Léon Clédat à Lyon, Achille Luchaire à Bordeaux, Anatole Boucherie et Camille Chabaneau à Montpellier.
En 1878, la Société participe en collaboration avec le Félibrige à l’organisation des Fêtes Latines à Montpellier. Ces fêtes appellent alors à bâtir une confédération latine européenne (basée sur l’entente catalane, italienne, roumaine et occitane) afin de proposer une réponse aux hésitations politiques du félibrige tiraillé entre des tendances autonomistes et les appels du nationalisme français. En dehors du champ politique, ces fêtes voient l’organisation d’un important concours littéraire le Chant du Latin, qui vise l’exaltation ce sentiment de fraternité romane. Les textes envoyés pour ce concours composent également le fonds de la Société.
La Revue des Langues romanes, existe encore de nos jours et est éditée par l'Université Paul-Valéry de Montpellier.
Le fonds de manuscrits de la Société des langues romanes de la Bibliothèque universitaire Ramon Llull de l’Université Paul-Valéry est composé de 87 manuscrits, rassemblés en 48 volumes. Ils proposent des poésies et des fables en langues d'oc et catalane du XIXe siècle ainsi que des études linguistiques sur certains parlers occitans.
Ces manuscrits peuvent être regroupés en quatre catégories :
- envois pour le concours triennal de la revue
- envois pour le concours du Chant du Latin de 1878
- envois pour publication dans la Revue des Langues romanes
- envois littéraires et scientifiques d'origine indéterminée
La plupart de ces manuscrits ont été déposés au cours du XXe siècle par la Société des Langues romanes à la Bibliothèque Universitaire Historique de Médecine. Ils ont été transférées à la Bibliothèque de Lettres et Sciences humaines (devenu ensuite Bibliothèque universitaire Ramon Llull) en 1980.
Langues représentées dans le fonds : occitan (languedocien, provençal), catalan, français, latin
Importance matérielle : 87 documents, rassemblés en 48 volumes (une cote par volume)
Supports représentés : Manuscrits, tapuscrits
Accroissement : Fonds courant - Réserve
Modalités d’entrée : Ce fonds a été déposé en 1895 par la Société des Langues Romanes à la Bibliothèque de Médecine de Montpellier, puis transféré à la Bibliothèque de Lettres et Sciences humaines en 1980
Identifiant du fonds (cotes extrêmes) : H 625 - H 676
Horaires de consultation : Du lundi au vendredi de 9h à 19h
Les documents peuvent être photographiés pour un usage privé mais, par souci de conservation, les photocopies ne sont pas autorisées. Si vous devez diffuser ces reproductions dans le cadre d'un travail universitaire ou d'une publication, veuillez contacter au préalable la responsable du fonds.
C’est à l’Estivada de Rodez, alors grand rendez-vous annuel de l’Occitanie créative, qu’une dizaine de jeunes créateurs décident de prendre à bras le corps le problème de l’audiovisuel occitan en changeant de stratégie : laissant la revendication traditionnelle pour « l’occitan à la télévision », le collectif se concentre sur l’expérimentation de formats, d’écritures, de genres qui peuvent trouver leur place sur le web, dans les festivals, dans de nouveaux réseaux de diffusion auprès d’un public plus jeune.
Le Collectiu Dètz, association loi 1901, se compose alors d'une dizaine de professionnels de l'audiovisuel autour de la langue et de la culture occitanes. Fondée en 2010, l'association a réalisé depuis cette date un nombre important de vidéos, constituant un important fonds audiovisuel.
Les ressources du collectif Dètz sont accessibles dans Occitanica : voir les ressources disponibles dans Occitanica.
41 Le Portalet
30700 Uzès
http://www.biblio-uzes.com/
info@uzes-mediatheque.com
La médiathèque d'Uzès est installée au cœur de la ville, dans l'hôtel Espérandieu, au riche passé culturel.
La médiathèque propose au public toute sorte de documents : livres, revues, journaux, bandes dessinées, CD audio, vidéos (VHS, DVD), cédéroms, accès à internet. Ils peuvent être consultés librement sur place ou empruntés à domicile par les personnes inscrites.
La médiathèque d'Uzès comprend de nombreux documents en langue occitane inclus dans le Fonds local. Parmi les auteurs représentés on peut citer : Albert Roux, Émile Brunet, Alfred Brunet et Jules Couder dont le fonds est présenté à cette adresse.
L'Armanac de la Lauseta, publié entre 1877 et 1879, se veut fédéraliste et pan-latin. Cet almanach républicain à tendance de gauche se positionne en alternative à la pensée du mouvement félibréen provençal.
La Lauseta est un almanach né sous l'impulsion de Louis-Xavier de Ricard, de sa femme Lydie Wilson de Ricard et d'Auguste Fourès. Ce dernier y a apporté de nombreuses contributions sous forme de poèmes, de contes et de chroniques notamment. Les textes de Lydie Wilson de Ricard y sont signés du pseudonyme Dulciorella ou Lidia Colonia.
Le premier numéro de La Lauseta a été publié en 1877, le second en 1878 et le troisième et dernier en 1879. La publication a pris fin rapidement suite à la mort en 1880 de Lydie Wilson de Ricard et à un voyage en Amérique Latine de Louis-Xavier de Ricard.
Un ultime numéro est sorti en 1885 sous la direction d'Auguste Fourès uniquement.