Définition de :

CORBEFIN, Pierre. La danse traditionnelle en Midi-Pyrénées. In Plural : guide des musiques d’oc et d’ailleurs en Midi-Pyrénées. Toulouse : Conservatoire Occitan ; Maison des Racines du Monde, 1999.

« Le rondeau (rondèu, arrondèu, rond) :

[…]Le rondeau est un des descendants des branles de la Renaissance – cette appellation de branle lui était encore conservée, à parité avec le terme rondèu, dans les collines du Haut-Agenais, en particulier. Les descriptions des folkloristes (J.-F. Bladé, F. Arnaudin, J. Poueigh, etc.) et les résultats des enquêtes récentes, nous permettent de préciser certaines choses quant à la physionomie générale de la danse et à la géographie de son usage.

A l’origine, et selon toute probabilité, danse en chaîne sur l’ensemble de son aire, elle ne se présentait plus sous cette forme, jusqu’à une époque récente, que dans la Grande-Lande. Ailleurs, la disposition des danseurs dans l’espace, tout en restant très fidèle dans l’esprit et le dessin à la ronde originelle, a évolué au fil du temps vers des dispositifs réduisant les groupes de danseurs à deux, trois, ou quatre exécutants continuant d’évoluer en bon ordre et vers la gauche. Construites sur quatre mesures – mélodies en 2/4 ou 6/8 – les unités motrices consistent en une combinaison d’appuis séparés par des intervalles variables, tant en durée qu’en amplitude. Les enquêtes ont en outre permis de repérer un certain nombre d’unités motrices et rythmiques différentes, liées à des dispositifs déterminés – danseurs par deux, en chaîne, etc. – et à des espaces géographiques grossièrement délimitables. Au point que, en l’état actuel de nos connaissances, la tentation reste forte, malgré les risques de simplification, d’avancer l’hypothèse d’une juxtaposition de « pays du rondeau » distincts, répartis sur l’aire globale de pratique selon une logique qui reste pour l’instant rebelle à l’analyse. […]

Le rondeau, dans sa pratique actuelle, a constitué une des premières danses réactivées par le mouvement folk (la façon dite « de Samatan »). Il est, trente ans après, toujours très présent. Mais, au moment où nous écrivons ces lignes, la faveur des danseurs, au moins pour le pays toulousain, semble plutôt se porter vers les façons de rondeaux recueillies dans les Landes, qu’elles soient à deux exécutants ou en chaîne ouverte. »