Plusieurs aires géographiques de l’Auvergne et du Limousin ont connu une tradition de violon importante : Les plateaux du Cézallier et de l’Artense, Les Monts Dore, la planèze de Saint-Flour, Les Monédières corréziennes (cf. cartes)

Carte des pays d'Auvergne

Ci-dessus : carte sous licence Creative Commons (BY- SA) Auteur Sémhur

Carte du Limousin

Carte sous licence Creative Commons (BY- SA) Auteur : Technob105

L’existence, dès le 17ème siècle, de maîtres ménétriers urbains témoigne d’une présence assez ancienne du violon. La lutherie de Mirecourt (Vosges) et le développement du colportage par voie ferrée vont accélérer la diffusion de l’instrument dans ces régions.

 

La grande quantité d’instrumentistes associée à l’isolement des communautés vont contribuer à la persistance et la préservation de l’identité de ces traditions de violon qui vont, toutefois, comme dans d’autres régions, passer dans l’ombre quand l’accordéon chromatique entrera en scène après la Première guerre mondiale. Avec en plus, en Auvergne, l’existence d’un instrument identitaire, la cabrette qui deviendra l’emblème de la musique traditionnelle du Massif Central.

 

Un répertoire très riche et original provenant, en grande part du chant et avec pour danse principale, la bourrée, a été enregistré.

 

Voici quelques figures de musiciens qui ont transmis ces répertoires et styles de violon aux musiciens revivalistes :

 

Alfred Mouret (1901-1979)

 

Alfred Mouret est un joueur de violon et agriculteur originaire de Saint-Donat, commune du plateau auvergnat de l’Artense (Puy-de-Dôme) (cf.carte). Son répertoire très riche et son style très personnel proviennent en grande partie de son père François Mouret dit « L’Anglars » (1870-1942) et d’un autre joueur de violon mythique, Léger Gatignol dit Trénou (1890-1950 ?) qui a formé de nombreux violoneux de l’Artense. Il se compose de beaucoup d’airs de danses : bourrée, mazurka, valse, scottish, polka mais également des airs servant à l’animation des noces et des Réveillez (chansons de quêtes chantées au moment des Rameaux ou de Pâques).

 

Antonin Chabrier (1894-1979)

 

Antonin Chabrier est né à Auzers (Cantal). Il acheta sont premier violon à l’âge de 12 ans et en commença l’apprentissage seul, en gardant les vaches, et en essayant de copier les autres joueurs de violon dont notamment Jean Chabaud dit Joan de Calès (1860-1944) grâce auquel il a acquis la majorité de son répertoire. Il anima de nombreux bals et noces avant la Première guerre mondiale. Après la guerre, il repris son activité de musicien en plus de son métier d’agriculteur mais la mode de l’accordéon et son répertoire plus moderne mis fin petit à petit à sa pratique publique du violon. Il continua cependant à jouer pour lui, jusqu’au début des années 70, période à laquelle il fût redécouvert et enregistré.

 

Léon Peyrat (1905-1988)

 

Originaire de Saint-Salvadour (Corrèze), Léon Peyrat débuta l’apprentissage du violon vers dix ans en même temps que son frère et en puisant dans l’important répertoire de chants de son père. Il était doté d’une mémoire musicale excellente. Chanteur autant que joueur de violon, il composa également de nombreuses mélodies.

 

Il joua dans les bals et noces jusqu’avant la Seconde guerre mondiale puis ayant une famille et une ferme à charge, il fût contraint de limiter sa pratique du violon. Son répertoire comprend bien sûr des airs à danser (bourrée, valse) mais également des mélodies et de nombreuses chansons.