Aboès, hautbois du Couserans - Photographie issue des collections du COMDT (Toulouse)De nombreuses informations sont issues de :

SERVANT, Alain. Le hautbois en Couserans d’après l’enquête orale. In Les hautbois populaires : anches doubles, enjeux multiples. Parthenay : Modal, 2002. pp. 66-71

Le Couserans est la partie ouest de l’Ariège qui est de langue gasconne.

Organologie

Les cinq spécimens anciens retrouvés en Couserans présentent des caractéristiques communes :

  • fabriqués en buis
  • taille de 47 à 53 cm
  • six trous de jeu
  • faits en trois parties
  • un pavillon court et évasé

Traditionnellement, ces instruments ont des anches taillées dans du roseau épais, souvent carrées, larges, et de grande taille. La pratique actuelle tend à utiliser des anches de bassons qui sont adaptées à l’aboès. Les sonorités des instruments diffèrent selon le type d’anche, la dureté et l’épaisseur du roseau.

Répertoire et occasions de jeu

 

« Crotzadas d’Esplas » (trad.) interprétées par Maxence Camelin et Adrien Villeneuve

 

Dans la seconde moitié du 19ème siècle et jusqu’à la moitié du 20ème, l’aboès est un instrument pour faire danser qui se joue seul le plus souvent. Il est joué dans la plupart des occasions festives :

  • fêtes de village : il n’est pas rare de voir un seul musicien assurer les deux ou trois jours de fête.
  • carnaval
  • noces : le hautbois mène le cortège à l’église et assure la soirée.

 

Plus tard, les hautbois accompagnent les groupes folkloriques dans une région dont la folklorisation est très précoce (dès le début du 20e siècle).

 

Pratique actuelle

 

L’aboès a été joué jusque dans les années 1950 puis est réapparu dans les années 1970 au moment ou le revivalisme tente de faire renaître des instruments traditionnels.

Charles Alexandre a été l’un des premiers à faire des recherches sur le hautbois du Couserans et à en fabriquer quelques exemplaires.

La fabrication a été reprise dans les années 1980 par le Conservatoire Occitan, et l’enseignement qui a été dispensé parallèlement à celui pris en charge par les groupes folkloriques locaux a permis d’arriver aujourd’hui à un nombre de musiciens assez important.

On entend aujourd’hui l’aboès dans plusieurs carnavals d’Ariège.

 

A ce sujet voir le film du Centre Régional de Documentation Pédagogique Carnaval es arribat :
MERCADIER, Gilbert et CARLES, Serge. Chercheurs d’Oc : à la découverte d’un espace, d’une langue, d’une culture. Toulouse : CRDP Midi-Pyrénées, 2004. Livre + DVD.

 

CHARLES-DOMINIQUE, Luc.Les musiques traditionnelles d’expression occitane en Midi-Pyrénées. In Plural : guide des musiques d’oc et d’ailleurs en Midi-Pyrénées. Toulouse : Conservatoire Occitan ; Maison des Racines du Monde, 1999.

 

« […] l’aboès, hautbois traditionnel du Couserans, grand hautbois de 53 cm en trois parties, dont on doit la conservation dans cette petite région des Pyrénées gasconnes à la précocité étonnante des groupes folkloriques couserannais (celui de Bethmale a été fondé en 1906). Le répertoire de cet instrument est surtout constitué de mélodies destinées à accompagner la danse couserannaise. L’un des derniers fameux ménétriers de cet instrument, surnommé Pigalhe, fait encore figure de légende. »