C’est le hautbois des Pyrénées centrales. Il se distingue des autres hautbois occitans par sa taille (il est beaucoup plus petit).
Le clarin appartient à une famille de hautbois pyrénéens dans laquelle on trouve aussi le claron. La tonalité du claron est plus basse, plus douce que celle du clarin. Aucun spécimen de cet instrument n’a été retrouvé.
Au 17ème siècle, on retrouve le clarin dans une aire géographique allant de la Garonne à l’océan et jusqu’aux Pyrénées.
La musique du clarin accompagne alors des poésies chantées.
Tous les clarins qui ont été retrouvés sont très différents. De forme conique, ils sont, le plus souvent, fabriqués en buis et font entre 22 et 26 cm.
Les diamètres des trous de jeu sont variables d’un spécimen à l’autre, comme la taille des entrées et sorties du cône.
Les anches de ces spécimens n’ont pas été retrouvées mais d’après les témoignages, les bergers des hautes vallées utilisaient de préférence des anches en plumes de vautour ou d’aigle.
Le tuyau conique est fait dans une seule pièce de bois et est composé de huit trous de jeu.
Le clarin se différencie des autres hautbois occitans par un trou d’octave sous l’instrument.
Traditionnellement, le clarin est utilisé par les ménétriers pour accompagner des mélodies chantées lors de divertissements populaires ; il n’était pas joué avec d’autres instruments traditionnels. Il est également joué par les bergers qui composent des chants pour le clarin.
On trouve dans le répertoire des joueurs de clarin beaucoup de poèmes chantés et de complaintes héroïques.
Selon Marcel Gastellu , « Sa fonction s’est sûrement dégradée au cours du temps, son rôle probable de soutien au chant a disparu, pour devenir un instrument uniquement solitaire. »
GASTELLU-ETCHEGORRY, Marcel. Le clari des Pyrénées centrales. In Les hautbois populaires : anches doubles, enjeux multiples. Parthenay : Modal, 2002. pp. 52-65
Le clarin a été ignoré du mouvement revivaliste des années 1970, période qui voit renaître un certain nombre d’instruments grâce à l’intérêt de la jeunesse pour la musique traditionnelle.
Ce n’est qu’au début des années 1990 qu’un groupe de passionnés fait renaître la pratique du clarin : certains se lancent dans la fabrication d’instruments, des stages sont organisés, etc.
La réappropriation de l’instrument semble cependant difficile. Marcel Gastellu trouve deux explications au moins : la difficulté d’apprentissage de cet instrument et son répertoire limité.