(Henry-Jean-Guillaume Martin dit) Henri Martin, Les troubadours ou les Poètes au bois sacré, huile sur toile, vers 1893.
Cette esquisse a été réalisée par le peintre toulousain Henri Martin pour le programme décoratif du Capitole de Toulouse.
En 1887, la mairie lance un chantier pour remodeler l'intérieur de l'Hôtel-de-Ville, en particulier la Salle des Illustres. La décoration de la nouvelle salle commencera en 1892. Le conseil municipal – auquel appartient à cette époque Jean Jaurès – choisit de confier à des peintres toulousains l'intégralité du programme décoratif, qui devra s'inspirer des hauts-faits de l'histoire de la ville. Un tel projet artistique va à l'encontre de la politique de décoration publique menée sous la IIIe République par le ministère des Beaux-Arts. À l'issue d'un bras de fer entre la Ville de Toulouse et le Ministère (ce dernier imposera un jury choisi par ses soins), ce sont bien des artistes d'origine locale qui sont commissionnés, en particulier Jean-Paul Laurens, figure majeure de la peinture d'Histoire du XIXe siècle. Laurens et ses disciples vont célébrer dans leur programme les grands thèmes popularisés par les romanistes et les initiateurs de la renaissance d'oc : « résistance » des Toulousains face aux Croisés, civilisation d'amour poétique incarnée par les figures de Clémence Isaure et du poète occitan du XVIIe siècle Godolin... Certaines œuvres comportent même des textes en langue occitane.
Le jeune Henri Martin propose un diptyque allégorique sur le thème de la fondation du Consistòri del Gai Saber, académie littéraire créée au XIVe siècle par « sept troubadours » toulousains qui souhaitaient faire renaître l'éclat de la poésie en langue occitane.
Cette esquisse a été découverte dans une collection privée. Elle a pu être réalisée pour être soumise au jury chargé par le ministère des Beaux-Arts de valider le programme décoratif.