C'est en 1834 que Raynouard, missionné par le Gouvernement pour publier les grands monuments littéraires de « l’ancienne France » reçoit à Paris de la part du nouveau préfet de l’Aude Gabriel Delessert la copie unique du roman de Flamenca, entrée dans les collections de la Bibliothèque de Carcassonne à la faveur des confiscation révolutionnaires. Le manuscrit appartenait au XVIIIe siècle à la famille de Murat, nobles carcassonnais qui émigrent à la Révolution. Il porte sur le troisième feuillet la mention du nom de « Cayrol », dans une écriture du XVIIe siècle, sans que ce nom fournisse aucune indication sur son histoire. Aucune information sur le manuscrit ne nous est parvenue de sa copie à la fin du XIIIe siècle jusqu’à son entrée dans les collections publiques.
C'est avec Paul Meyer (1840-1917), autre grand philologue romaniste du XIXe siècle, premier éditeur et traducteur du texte intégral (1865 et 1901), que l’œuvre commence à être connue. Raynouard avait noté l'importance du texte par sa rareté ; Meyer entreprend une étude plus systématique, bien que ses deux éditions soient considérées comme imparfaites. Au cours du XXe siècle, le caractère exceptionnel du roman de Flamenca va progressivement apparaître aux spécialistes de la littérature médiévale.
L’écrivain et intellectuel occitaniste René Nelli contribuera à faire largement connaître l'œuvre grâce à une nouvelle traduction ainsi qu'à son Érotique des troubadours (1963), de nombreuses fois rééditée. Flamenca fera dès lors l'objet d’éditions et traductions en français, italien, anglais et allemand.