LO TROBADOR DAUDE DE PRADAS, représenté tonsuré d'après sa Vida dans une initiale historiée du chansonnier K. Vénétie, dernier quart du XIIIe Siècle. Collection BnF - ms fr.12473,f.96v.

 

Le premier grand troubadour rouergat est Raimond Jourdan, vicomte de Saint-Antonin. Mais c'est au début du XIIIe siècle que « l'École de Rodez » est en plein essor avec le développement d’une poésie morale et religieuse liée aux bouleversements que connaît le Languedoc depuis les débuts de la Croisade. Le comte Henri I échange lui-même des coblas avec Uc de Saint-Circ. 

Le grand poète rouergat est sans conteste Daude de Pradas (originaire de Prades-de-Salars) qui a été chanoine-ouvrier de la cathédrale. Il est l'auteur de 17 chansons qui nous sont parvenues, les unes pieuses, les autres gaillardes, ainsi qu’un poème sur les vertus cardinales et un traité de fauconnerie, Des auzels cassadors. Au XIIIe siècle, le comté de Rodez, lié couronne d'Aragon échappe pour un temps à la répression idéologique menée sur les terres toulousaines par l'Inquisition. Le Rouergue accueille de nombreux troubadours, au point de faire dire au troubadour Uc Brunenc « Que Dieu sauve Rodez ! ».

Après la disparition des Raimon de Toulouse, le troubadour Peire Cardenal, poète satirique et grand adversaire du nouvel ordre politique et religieux qui s'installe en Languedoc au lendemain de la Croisade, trouvera également refuge auprès du comte de Rodez.