Depuis les premiers incunables occitans de la toute fin du XVe siècle jusqu’au tout début du XVIIe siècle, la vie littéraire occitane s’épanouit malgré les changements linguistiques, notamment l’affirmation de la langue française depuis l’édit de Villers-Cotterêt de 1539, et les grands enjeux géopolitiques, dominés par les Guerres de religion.
C’est dans cette situation de divorce dit “diglossique” entre l’écrit et l’oral que la littérature occitane va connaître sa première renaissance.
Il faut pourtant attendre les années 1960 pour que Robert Lafont, enseignant, linguiste, spécialiste de l’histoire littéraire occitane et figure majeure de la pensée et de l’action occitanes au XXe siècle, mette à jour la quantité et la diversité des textes littéraires occitans de la période, mais surtout l’idée qu’un mouvement littéraire original les unisse en lui donnant un nom : le Baroque occitan.
La seconde moitié du siècle est marqué par les conflits religieux, au sein desquels un royaume souverain d’expression occitane, la Navarre, et un personnage, le prince Henri, futur roi de France, joueront un rôle majeur. Symboliquement son assassinat en 1610 est le dernier jalon de cette première renaissance occitane en suscitant le premier poème d’un jeune poète toulousain, Pèire Godolin qui amorce une dynamique de renaissance pour le siècle suivant.