Imatges de propaganda

À l’heure de la mobilisation générale, c’est l’esprit patriotique officiel qui inspire la grande majorité de la production imprimée d’expression occitane afin d’entraîner l’adhésion de l’opinion publique et d’entretenir chez les combattants l’idée de revanche. Les publications de l’époque témoignent de cet état d’esprit par les chants, les poèmes, ou encore les illustrations qui viennent soutenir par des caricatures antigermaniques le discours officiel. Les productions en langue occitane suivent cette règle et l’on y retrouve la trace de ce patriotisme “va-t-en-guerre” qui apparait assez étranger aux sentiments que les combattants mobilisés et leurs proches exprimèrent dans les lettres et les carnets personnels.

La meilleure illustration de cet élan patriotique est celle du journal Lou Gal qui choisi pour titre (occitan) celui d’un des “totems” nationaux, le coq gaulois. On retrouve ce même sentiment chez les poètes qui, avec Prosper Estieu - publiant son “Clam de guèrra occitan” (Cri de guerre occitan), composé le 27 août 1914 - emboîtent le pas de la propagande.

La carte postale fut avec la presse le principal vecteur de la propagande anti-allemande qui marque le début de la guerre. Les dessins satiriques tournent en ridicule l’empereur Guillaume II - ici surnommé en occitan “l’Ogre allemand”, et l’empereur d’Autriche-Hongrie François-Ferdinand - “lou Pichoun Poucet”. Dans leurs lettres et leurs carnets, nombreux sont les soldats qui noteront le décalage de la propagande officielle, qui présentait volontiers l’ennemi mal préparé et sous-équipé militairement, et la violence qu’ils affrontèrent pendant les premiers mois de la guerre.
Imatges de propaganda