Tonnelier à Peyriac-Minervois (Aude), Louis Barthas est mobilisé dès août 1914, d’abord garde au camp de prisonniers de guerre de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales), il part au front en novembre 1914, caporal au 218ème RI de Narbonne. Louis Barthas et son régiment sont sur toute la durée du conflit au coeur de toutes les grandes batailles, souvent en première ligne.
Durant toute sa mobilisation, le soldat Barthas prend des notes, couche au jour le jour ses souvenirs sur des feuilles volantes qu’il conserve avec lui. Il entretient également une correspondance quasi quotidienne avec sa famille à qui il demande de conserver précieusement ses lettres. Barthas s’érige alors en témoin, consignant la chronique des menus faits comme celle des humiliations et des révoltes.
A la fin du conflit, de retour dans l’Aude, Louis Barthas commence dès 1919 à rédiger ses carnets, 19 cahiers d’écoliers en tout, reprenant ses notes du front, sa correspondance et agrémentant son récit de cartes postales achetées ou récupérées dans les tranchées ennemies.
Redécouverts et publiés dans les années 1970 par Rémy Cazals, les carnets de guerre de Louis Barthas furent un élément important pour l’historiographie de la Première Guerre mondiale. Les témoignages écrits “à chaud”, par des soldats non gradés de première ligne, directement en prise avec les événements sont rares. Témoin ordinaire, Louis Barthas est pour les historiens d’aujourd’hui, un témoin extraordinaire, retraçant l’histoire de son escouade minervoise qui tout au long du conflit parle et pense en occitan.