Présents dans quasi toutes les communes françaises, les monuments aux morts commémorant le sacrifice de toute une génération lors de la guerre 1914-1918 reflètent les traumatismes traversés par les populations de l’époque, aussi bien sur le front qu’à l’arrière.
Si la plupart exaltent l’immense amour de la patrie qui a mené ses enfants au sacrifice, quelques-uns, plus rares, se font la démonstration plus concrète de la douleur des survivants par l’utilisation, non pas d’allégories mais de personnages familiers, souvent mères ou veuves, pleurant leurs morts.
Au sortir de la Grande Guerre les quelques 38 000 monuments qui fleurissent en France sont pour la plupart rédigés en français (ils restent commandités et en partie financés par les communes et l’Etat ), quelques uns portent pourtant des inscriptions occitanes. Loin d’être la langue du discours patriotique de l’après-guerre, l’usage de l’occitan, sur ces lieux de mémoire à vocation rassembleuse et républicaine, semble vouloir toucher au plus près la population en s’adressant à elle dans sa langue courante. Elle peut également être le reflet d’un militantisme linguistique dans une période où la "chasse au patois" est à son apogée.
Quelques-uns de ces monuments aux morts portant des inscriptions en occitan, plus qu’une simple commémoration se voient chargés d’une force pacifiste ou tout au contraire, plus patriotique.