« Les habitants des campagnes n’entendent que le bas-breton ; c’est avec cet instrument barbare de leurs pensées superstitieuses que les prêtres et les intrigants les tiennent sous leur empire, dirigent leurs consciences et empêchent les citoyens de connaître les lois et d’aimer la République. »Bertrand Barère de Vieuzac, Rapport du Comité de salut public sur les idiomes, 8 pluviôse an II (27 janvier 1794).
« Quelle joie et quelle force pour notre France du Midi si, par une connaissance plus rationnelle et plus réfléchie de sa propre langue et par quelques comparaisons très simples avec le français d’une part, avec l’espagnol et le portugais d’autre part, elle sentait jusque dans son organisme la solidarité profonde de sa vie avec toute la civilisation latine !... Il faut apprendre aux enfants la facilité des passages et leur montrer par delà la barre un peu ensablée, toute l’ouverture de l’horizon... »(La Dépêche du Midi, 15 août 1911).
En defòra del debat politic, l’imatge de las populacions de l’Oèst armorican es pas mai flatós abans la guèrra : de Bécassine a las urnas de l’Asiette au beurre que denóncia lo clericalisme breton, la Bretanha es retracha alprèp de l’opinion francesa coma una region arcaïca. Sus aquela una de l’Illustration pareguda en 1915, la prèmsa cèrca al contrari a promòure una vision folclorica de la Bretanha al combat :
« les sonneurs, symboles avant la guerre de l’ancrage de la région dans un passé révolu, prennent ici une nouvelle dimension, incarnant en quelque sorte une Bretagne aux valeurs immuables. Cette fidélité à la ‘tradition’ - qu’elle soit d’ailleurs réelle ou fantasmée – fait désormais la force des soldats bretons à en croire nombre de contemporains, alors même que le poilu méridional, supposé déchristianisé, perméable aux idéaux radicaux voire socialistes, n’est lui guère apte à défendre la patrie. »(Yann Lagadec, Petites patries dans la Grande Guerre, Presses universitaires de Rennes, 2013).
Pierre Trémintin (1876-1966) es una personalitat importanta en Bretanha jos la IIIna Republica, aderís tre 1902 al Sillon, movement que ten coma objectiu de raprochar l’electorat catolic del camp republican. Es conse de Pluescat (Finistèrra) pendent la guèrra. Elegit deputat en 1924, s’illustra mai d’un còp per sas presas de posicions per l’introduccion del breton dins l’ensenhament public que mena a la primièra proposicion de lei sul subjècte. Republican indefectible, fa part del 80 parlamentaris que refusèron de votar los plens poders a Pétain.
Lo 28 de decembre de 1914, Jean-Marie Postec, mobilisat coma menaire Etat-major, 61na division de reserva, li adreiça aquesta carta en lenga bretona :
“...Nous progressons péniblement car on se bat sous terre. Ces jours-ci, nous avons eu beaucoup de morts et de blessés en attaquant. Les blessés ne pouvaient pas bouger sur le champ de bataille, sinon la mitrailleuse achevait le travail. De 4 heures du matin à 5 heures du soir, les blessés étaient au dessous des tirs. Nous avançons toujours, mais lentement. Plus tard, j’en dirai plus, car je ne dis jamais rien de la guerre chez nous. Au revoir à nos camarades.”